Le système a créé des consommateurs afin de générer des profits, pour ensuite les blâmer pour la pollution. L’heure est à l’introspection.
Par Kevin Philibert
18 milliards de livres de plastiques jetées dans les océans chaque année. Surprenant? Absolument pas. Nestlé, Tim Hortons, PepsiCo, The Coca-Cola Company et McDonald’s dans le top cinq des polluants plastiques au Canada. Surprenant? Absolument pas.
Dans le cadre de sa campagne Océans et plastiques, Greenpeace a publié le mois dernier un rapport international d’enquêtes de marques. C’est lors de 239 nettoyages de plages menés dans 42 pays que Greenpeace a pu identifier la provenance des déchets plastiques encore identifiables et ensuite l’attribuer aux différentes multinationales.
RESPONSABILITÉ
Dans un précédent billet, je vous parlais d’entrepreneurs engagés, qu’un grand pouvoir venait avec de grandes responsabilités. Voilà ce pour quoi Greenpeace milite dans cette campagne.
En effet, il est clair que les multinationales n’assument pas leurs responsabilités devant cette crise. Elles refusent de prendre des engagements concrets qui abordent le fond du problème, à savoir la production, la consommation, les déchets de plastique et inévitablement la pollution.
Ces multinationales comptent même augmenter l’utilisation du plastique jetable dans un avenir rapproché, selon le rapport.
RESPONSABLE DE NOS CHOIX
Par nos choix au quotidien, nous avons beaucoup plus d’influence que nous le croyons. Nous décidons de la compagnie que nous encourageons, du produit qu’on achète et, finalement, si on le récupère ou non.
On peut jeter le blâme sur les compagnies, alors que seulement 9% des 8,3 milliards de tonnes de plastique produites depuis 1950 en Amérique du Nord ont été recyclées.
La gestion des déchets est importante dans le combat contre le plastique. Toutefois, le gros problème est notre mode de consommation.
En ce «Vendredi fou», combien ont acheté des articles inutiles, simplement parce qu’on voulait profiter d’un rabais?
Toujours à la course, on veut des plats déjà faits, emballés deux ou trois fois, des cafés et des collations sur la route, dans des sacs en extra, parce qu’on est trop pressé.
Le plastique c’est bien plus qu’une histoire de bouteilles d’eau et de pailles en carton, c’est un problème de société.
UN EXAMEN DE CONSCIENCE
Pendant ce temps, on retrouve une baleine échouée avec 6 kg de plastique dans l’estomac.
Il y aura plus de plastique que de poisson dans les océans en 2050, si le mode de production ne change pas, selon le Forum économique mondial de Davos.
Devant cette crise planétaire, les entreprises doivent prendre leurs responsabilités et modifier leur production afin de réduire à la source et développer un mode de production circulaire.
Le gouvernement doit appliquer des balises très strictes aux entreprises, mais elle se doit surtout d’informer.
Et finalement, nous, en tant que citoyens, devons agir. Nous devons être des consommateurs responsables et poser des gestes concrets au quotidien. Nous devons en premier lieu s’informer afin de mieux informer les autres sur le virage que nous pouvons prendre afin de diminuer notre empreinte plastique.