Peu d’infirmières formées pour prescrire dans Lanaudière

Les infirmières bachelières ou détenant un DEC avec beaucoup d’expérience dans le domaine peuvent faire quelques prescriptions de base, depuis janvier 2016, telles que des soins de plaies, des contraceptifs ou des médicaments traitant des infections asymptomatiques transmises sexuellement ou par le sang, si elles suivent une formation de 2 heures sur la prescription pour progressivement tenter de désengorger le système de santé au Québec.

Par Sandrine Ouellet | Arts, lettres et communication

Plus d’autonomie est offerte aux infirmières, mais peu d’entre elles peuvent appliquer les compétences acquises ou ne saisissent pas cette opportunité. Une infirmière en prévention promotion jeunesse du CISSSL, Shany Léger, détient sa formation, valide depuis le 4 octobre, mais puisqu’il faut fournir des preuves de diplôme et que ces démarches sont longues, son numéro de prescripteur ne lui a toujours pas été remis.

«Il y a aussi ma collègue qui l’a fait, qui a tout envoyé les papiers et qui a reçu son numéro de prescripteur, mais qui ne peut pas l’appliquer, même si ça fait presque qu’un an qu’elle l’a demandé, parce que ça doit aussi passer par la direction des soins infirmiers de l’hôpital, explique-t-elle. C’est bien plus complexe que ça en a l’air…» Les longues procédures peuvent être une des raisons restreignant le nombre d’infirmière décidant de suivre cette formation en ligne, tout comme le 75$ à débourser de leur poche.

 Les infirmières en quête d’autonomie. (Photo: Sandrine Ouellet)
Les infirmières en quête d’autonomie. (Photo: Sandrine Ouellet)

DES OBJECTIFS À ATTEINDRE

L’Ordre des infirmières du Québec souhaite avoir formé 10 000 infirmières au Québec d’ici janvier 2017, mais, en septembre, seulement 2200 l’étaient, dont 130 difficiles à trouver dans le secteur Laurentides-Lanaudière. Elles se forment en fonction de la demande du secteur dans lequel elles travaillent.

«Dans mon cas, c’était libre à nous de la suivre ou non parce que nous avions déjà des ordonnances collectives, mais, au cégep, on a souvent vu des jeunes dans le nord de Lanaudière sans médecin répondant, alors ma patronne m’a fortement suggérée de la faire et la formation me sera même remboursée par la direction des soins infirmiers de l’hôpital», affirme l’infirmière. La campagne publicitaire lancée le 17 octobre dernier est le premier incitatif mis en place depuis janvier 2016.

DÉSENGORGEMENT DU SYSTÈME DE SANTÉ

Les médecins peuvent se permettre de faire d’autres types de rendez-vous annuel et «parfois, les médecins vont retourner les jeunes dans [les bureaux d’infirmières] pour que nous fassions l’enseignement de la contraception». D’autre part, le PDG du collège des médecins, Dr Charles Bernard, est suspicieux par rapport au désengorgement des urgences. «La preuve reste à faire! s’exclame-il. Tout le monde dit ça, mais il n’y a personne qui a fait une étude scientifique.»

Une meilleure accessibilité a cependant fait sa marque en milieu scolaire pour les contraceptifs et les dépistages d’ITSS et en CHSLD pour les soins de plaies. «Ça n’a peut-être pas fait une grosse différence sur la charge des médecins, mais c’est sûr que ça donne plus d’accessibilité aux patients dans certains domaines», confie Dr Bernard.

 

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