Les jeunes atteints du trouble du spectre de l’autisme (TSA) seraient plus à risque de développer une dépendance aux jeux vidéos que ceux n’étant pas atteints de ce syndrome, comme le confirme une étude faite aux États-unis, en 2013, par la professeure assistante de la santé et psychologue clinique de l’enfant à l’Université du Missouris, Micah Mazurek.
Par Camille Brossard | Arts, lettres et communication
Jean-François Ross, personne souffrant du TSA et âgé de 20 ans, affirme qu’il passe la majeure partie de ses soirées sur l’ordinateur ou sur son iPod Touch. La technologie lui apporte du divertissement parce que, «de nos jours, c’est plus la technologie qui divertit qu’autre chose».

LA TECHNOLOGIE À TOUS LES JOURS
Dans son quotidien, Jean-François va immédiatement sur son iPod en revenant de l’école et, parfois, regarde la télévision en même temps. Il utilise divers outils technologiques pour se divertir jusqu’au moment où il doit aller se coucher.
Jean-François partage aussi des vidéos sur Internet sous le pseudonyme de Jef Roz. Il y exprime ses idées sur différents sujets et cela lui permet de partager ses sentiments plus facilement.
IMPACTS DE CETTE DÉPENDANCE
Selon la conseillère clinique, Danielle Paradis, une dépendance se crée chez certaines personnes autistiques éprouvants un intérêt pour la technologie, car «eux, c’est tout ou rien, il ne vont pas être de plus en plus dépendants, ils vont être dépendants, point». Selon cette dernière, cette dépendance peut être observée à tous âges.
Plusieurs impacts peuvent être remarqués avec cette dépendance. Pour les autistes ayant déjà des problèmes tels que la dépression, cette dépendance peut créer un isolement et une perte d’autonomie sociale.
Pourtant, la majorité des impacts issus de cette dépendance sont positifs. Ce besoin d’être connecté à la télévision, l’ordinateur ou à Internet «leur permet, entre autre, de faire baisser leur anxiété et ça leur permet de mieux gérer leurs émotions». Cette forme de ressourcement, selon Danielle Paradis, «leur permet de développer des liens» et il est plus facile pour eux de communiquer par écrit puisque «ça leur permet de prendre le temps de réfléchir à ce qu’ils peuvent dire, donc ils vivent moins d’anxiété».
«J’aurais aimé qu’il s’intéresse peut être à autre chose que la technologie, mais je peux comprendre que, dans la vie, des fois, on est fait d’une façon», confie la mère de Jean-François, Susèle Daigneault. Elle croit que cette attirance pour la technologie a permis à son fils de développer un côté social plus rapidement. Cette dernière reste donc persuadée que la technologie apporte particulièrement des effets positifs dans la vie de son enfant puisqu’il a pu développer des caractéristiques «qu’un autre humain ne fait pas nécessairement, dit-elle. Lui, il va avoir l’audace de le faire».