Dans Lanaudière, le manque de fonds a entraîné la suspension de programmes, alors que d’autres ne verront peut-être jamais le jour. Le gouvernement Couillard a effectué des compressions dans plusieurs secteurs depuis son entrée au pouvoir, dont l’environnement.
Par Charlotte Gaudreault | Arts, lettres et communication
«Déjà, l’environnement, c’est un des plus petits budgets, je pense que c’est le deuxième de tous les ministères», souligne la directrice générale du Conseil des bassins versants des Milles-Îles (COBAMIL), Elsa Dufresne-Arbique.
Au COBAMIL, nombreux sont les projets dont la réalisation est incertaine par manque de financement. La rivière Mascouche, gravement polluée, en écope. Grâce à l’obtention de 48 000$ du Fonds communautaire Aviva, le nettoyage d’une partie de la rivière a été fait cet été. Le travail n’est toutefois pas complètement terminé et ne le sera pas de sitôt avec le manque de fonds.

DES DOSSIERS NÉGLIGÉS OU INEXISTANTS
Tous les dossiers environnementaux sont négligés, affirme avec découragement Elsa Dufresne-Arbique. Cette négligence ne tient pas seulement du manque de fonds : la petite part que l’environnement touche du budget québécois va principalement dans les changements climatiques. La directrice générale souligne que, pourtant, «l’environnement ne se résume pas qu’aux changements climatiques». L’eau, le sol et les écosystèmes sont des exemples de dossiers hors de ce créneau nécessitant davantage d’attention.
Les eaux souterraines ont été documentées, un peu partout au Québec, alors que Lanaudière reste une région à peine explorée à ce sujet. La quantité d’eaux souterraines et la présence de contamination sont seulement un aperçu des interrogations dont aucune réponse n’est disponible.
Tout cela est dû à la suspension du programme d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines. Les mesures d’austérité prises par le gouvernement Couillard seraient la cause de cette suspension.
ET LES VILLES?
Le gouvernement a donné la responsabilité de plusieurs dossiers environnementaux aux villes, dernièrement. Celles-ci n’ont toutefois pas les fonds nécessaires pour accomplir tout ce qu’elles voudraient.
L’avis d’un citoyen lanaudois grandement impliqué dans l’environnement, Dany Lavigne, est tout de même positif à ce sujet. «Il y a eu pas mal de prises de conscience dans les dernières années, dit-il. La réflexion semble avoir beaucoup évoluée chez les maires, chez les conseillers municipaux.»
MANQUE D’OPTIMISME BIEN COMPRIS
M. Lavigne éprouve «un grand sentiment d’urgence» à l’égard de la situation actuelle. «C’est pour ça que j’essaie de m’impliquer en environnement», affirme-t-il.
L’avis d’Elsa Dufresne-Arbique est loin d’être différent. «Du côté provincial, c’est l’hécatombe et ça ne regarde pas bien du tout, dit-elle. Alors, est-ce que de ce côté-là, […] je suis optimiste? Très peu. Très, très peu.»