TECFÉE: Plus qu’un simple test

Le Test de certification en français écrit pour l’enseignement (TECFÉE) est depuis 2008 l’examen le plus redouté et échoué des étudiants. Les critiques sont abondantes envers cette épreuve, mais aussi à l’égard de l’organisme qui gère le test, le Centre d’évaluation du rendement en français écrit (CÉFRANC).  

Par Gabriel Sauvé | Arts, lettres et communication

Le TECFÉE est sans aucun doute un des examens les plus difficiles à réussir à l’université, tous programmes confondus (57% d’échec au premier essai en 2018 et 2022, d’après les chiffres recueillis par le Journal de Montréal). Aucun cours de préparation à ce test n’est offert aux étudiants. Ils doivent eux-mêmes trouver les ressources nécessaires pour étudier en vue de cet examen. 

Ne pas avoir d’aide désavantage beaucoup de futurs enseignants, car apprendre de la matière aussi minutieuse par soi-même rend le niveau de difficulté de l’examen élevé. «La deuxième partie, qui contient 60 questions à choix de réponses, contient énormément d’expressions ainsi que de participes passés très poussés, qu’on n’a pas appris au secondaire, au cégep et même à l’université», dit un étudiant au baccalauréat en enseignement de l’éducation physique. 

En plus d’avoir un contenu complexe, la note de passation est de 70% au lieu du 60% habituel. «Je considère que cela met une pression supplémentaire aux étudiants», dit l’enseignante au préscolaire Geneviève Duquette. 

UN TEST QUI FAIT DÉCROCHER

Réussir l’examen, c’est obtenir la clé qui ouvre la porte pour les troisième et quatrième stages des étudiants. Ne pas passer le TECFÉE force les futurs enseignants à le reprendre et cela les ralentit dans leur parcours. 

«Si tu ne réussis pas le test avant ta troisième année, tu ne peux faire ton stage trois, explique l’étudiant au baccalauréat en enseignement de l’éducation physique Samuel Lafond. Cela retarde les étudiants d’un an et le bac passe de quatre à cinq ans. Une situation pareille va engendrer des abandons des programmes d’enseignements, du décrochage scolaire et un retard pour ces futurs enseignants sur le marché du travail.»

SOLUTIONS POUR AMÉLIORER LA RÉUSSITE

Les personnes rencontrées par Ô Courant croient que le test doit être modifié de sorte qu’il teste des connaissances du français qui seront nécessaires à l’enseignement plutôt que des connaissances pointues qui seront à peine utilisées. «Je pense qu’il pourrait y avoir plus de transparence face à ce qui est à l’examen, car il y a toujours des rumeurs sur ce qui pourrait se retrouver au test, tant au niveau des exceptions de la langue que des expressions, alors l’étudiant ne concentre pas son étude à la bonne place», croit une membre du conseil d’administration de l’Association québécoise des professeurs de français (AQPF), Marie Jutras. 

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