«Mot en n»: Radio-Canada désapprouve la décision du CRTC

Radio-Canada est en désaccord avec la sanction du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) qui exige des excuses publiques après avoir mentionné le «mot en n» pour citer le nom d’un livre lors de l’émission de radio Le 15-18 le 4 juillet 2022.

Par Danick Pilon | Arts, lettres et communication

L’animatrice de l’émission Annie Desrochers et le chroniqueur Simon Jodoin abordaient ce jour-là la controverse sur la pétition circulant à l’Université d’Ottawa pour renvoyer une enseignante ayant mentionné le «mot en n» et ont aussi mentionné le nom du livre de Pierre Vallières contenant ce mot.

Plusieurs médias se sont opposés au CRTC depuis la demande de révision du dossier par Radio-Canada et étiquettent la sanction comme étant une atteinte à la liberté d’expression et une tentative de censure envers les médias.

S’AUTOCENSURER POUR PLAIRE AU PUBLIC

Avec la montée des plaintes par rapport au contenu diffusé par les médias et la montée en popularité de la «Cancel culture», travailler dans le monde des médias devient un art, selon l’animateur d’onde radio du 91.9 Sport, Lauric Salvail. «C’est ça, l’art de la radio, c’est de contrôler ses émotions en les mettant dans des phrases de manière appropriée et, à la radio, nous censurons surtout les auditeurs, car il y en a qui sont plus sensibles que d’autres.»

Le CRTC contribue au problème en sanctionnant Radio-Canada en exigeant des excuses, selon Lauric Salvail. «Le monde du journalisme n’aura plus le droit de parler comme il veut et, selon la charte canadienne des droits et libertés, nous avons le droit d’exprimer nos idées.»

Radio-Canada mentionne que le CRTC n’a pas la juridiction ni l’autorité pour se permettre de la sanctionner tout en ignorant la charte de droit et liberté et le guide de déontologie journalistique.

CONTEXTUALISATION DU RACISME

L’utilisation du «mot en n» serait valable dans ce cas rare, selon l’activiste pour les droits des noirs, Narcisse Kingani, en expliquant que «[la] prononciation du mot dans ce cas unique ne relève absolument pas de racisme dû au fait que le mot n’est que cité et n’a aucune conviction ou connotation raciste. Les gens doivent faire la différence entre un contexte informatif et raciste dans ce cas-ci où il n’y aucune malice dans la prononciation du mot.»

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