La proportion de personnes utilisant le plus souvent le français au travail est passée de 81,9% à 79,7%, en 2021, selon l’Office québécois de la langue française (OQLF). Ce recul inquiète ceux qui souhaitent que le français soit plus fort.
Par Gabriel Rémillard | Arts, lettres et communication
Le gouvernement québécois est conscient de l’importance de protéger le français, puisque c’est un élément central de la culture d’ici et qu’il fait partie de l’histoire du Québec. Plusieurs mesures ont été mises en place au cours des dernières années pour tenter d’inverser cette tendance.
Le phénomène est lié à plusieurs raisons, selon l’OQLF, entre autres à cause de l’arrivée d’immigrants de partout dans le monde, au faible taux de natalité chez les francophones québécois, et la pénurie de personnel partout au Québec. L’institution publique dénombre 238 140 postes à temps plein à combler.



MISE EN PLACE DE LA LOI 96
La Loi sur la langue officielle et commune du Québec est en vigueur au Québec depuis le 1er juin 2022. Elle impose à l’employeur de devoir uniquement communiquer en français avec ses employés. Pour ce qui est de toutes les communications écrites internes, elles doivent aussi être en français, incluant les offres de formation, de mutation, de promotion, ou d’emploi.
Ces exigences sont souvent perçues comme un défi chez plusieurs personnes dont l’anglais est la langue la mieux maîtrisée. Selon l’agent de projet pour l’Organisation de la communauté anglophone de Lanaudière, Conrad Popko, il faut savoir coopérer tous ensemble et tenter de surmonter ce défi. «Chaque jour, je rentre dans des magasins, je parle en français, je fais un effort, et je ris tout le temps, parce que chaque fois on essaie quand même de me répondre en anglais pour m’aider», dit-il.
Cette loi ne fait toutefois pas le bonheur de tous. Certains la juge trop exigeante, elle est même perçue comme une nuisance à la qualité de vie de certaines personnes. «Les services offerts uniquement en français nuisent aux anglophones, parfois ils ne comprennent pas les médecins, ils ne comprennent pas les secrétaires, explique la directrice exécutive de l’OCAL, Vanessa Savella. Ils sont aussi moins à l’aise d’aller à leurs rendez-vous, parce qu’ils ne comprennent pas nécessairement le français.»
PRÉSERVATION DU FRANÇAIS EN ENTREPRISES
Les entreprises ont aussi leur part de responsabilité pour remédier à la situation. La directrice des ressources humaines chez Christie Innomed, Marie-Christine Ménard, explique comment elle aide à la préservation du français dans son entreprise. «On s’assure que tous nos logiciels sont francophones et que tous nos équipements sont munis de logiciels soient en français. Comme cela, tous nos employés ont accès à une formation francophone.»