Le roman de monsieur de Molière: Quand trop, c’est comme pas assez

Dans Le roman de monsieur de Molière, nous sommes plongés dans l’imaginaire de Lorraine Pintal, qui raconte l’histoire de la vie de Molière, un des dramaturges et acteurs français les plus marquants de l’histoire. Pintal met en scène une grande aventure où s’entremêlent la vie du dramaturge français et celle de Mikhaïl Boulgakov, écrivain soviétique ayant relaté lui aussi la vie de Molière, et lui aussi censuré. Vous trouvez cette introduction un peu boiteuse? Attendez de voir la pièce, que j’ai vue cet hiver au Théâtre du Vieux-Terrebonne.

Par Vincent Bourdon

Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, l’un des grands de la langue française, ayant écrit de nombreux classiques, tels Dom Juan et Les précieuses ridicules, est le sujet même de la pièce présentée au Théâtre du vieux-Terrebonne. Dans cette pièce, nous observons la vie entière de cet illustre homme, et ce en 2 heures et 5 minutes, sans entracte. De sa naissance à sa mort, les évènements importants de sa vie, tels son départ de la maison familiale, son refus de devenir tapissier et son mariage avec Armande Béjart, seront tous analysés et décortiqués.  

Un des éléments marquants de la pièce est le décor, en particulier l’absence quasi-complète de forme outre que carrée. Cela donne une impression d’enfermer les personnages dans un système plus grand qu’eux. J’ai trouvé cela brillant, car cela rappelle fortement la censure, soit celle de la Cour royale ou celle de la dictature communiste, où tout doit être droit, efficace, dans le respect des normes et, disons-le : carré. Malheureusement, me voilà à court de points positifs. Au départ, raconter la vie de Molière par l’entremise de quelqu’un qui a été censuré en la racontant – en l’occurrence, Boulgakov – semblait une bonne idée, mais cela devient vite lassant, voire détrimentaire à la pièce, car on force le spectateur à se demander, sans cesse, où et quand il est, ce qui se passe et si seulement tout cela est réel. Le parallèle entre le royaume de France du XIIe siècle et l’union soviétique du XXe siècle est parfois brillant, mais souvent étrange et inutile.

Ensuite, loin de moi l’idée d’insulter qui que ce soit, mais le jeu des acteurs, particulièrement de celui qui jouait Molière, Éric Robidoux, me semblait exagéré. Certes, Molière était un excentrique, mais de là à hurler la moitié des répliques…  L’entendre devenait irritant, ce qui est dommage à dire compte tenu qu’il incarne le personnage principal! Il y a bien des points positifs, comme le fait que l’on apprend beaucoup sur la vie de Molière, ce qui était l’objectif de la pièce, mais à mon avis, ils pâlissent devant la quantité de points négatifs que je peux relever.  

En somme, il convient de mentionner que certains apprécieront sûrement le jeu démesuré des acteurs – le point le plus négatif selon moi – mais je ne crois pas, si je me fie aux témoignages que j’ai recueillis, qu’ils représentent la majorité. Surjouer, c’est comme trop peu jouer. Comme le dirait si bien ÉducAlcool : la modération a bien meilleur goût.  

Note : 3/10