Thérèse Parisien est une chroniqueuse culturelle dont la voix est surtout connue des Québécois par l’entremise de la radio. Elle a interviewé certains des plus grands du cinéma et de la chanson.
Par Josée-Anne Bilodeau
Qu’est-ce qui vous stimule dans votre travail?
La curiosité de tout savoir. Je veux tout savoir tout le temps! J’ai toujours envie d’apprendre de nouvelles choses, donc le journalisme tu es dedans; tu es dans la nouvelle, tu es dans l’information. Et je n’en ai jamais assez. Je sais, au moment où je te parle, que je n’aurais jamais assez de temps pour faire ou pour apprendre tout ce que je désirerais faire et apprendre. Mais cette curiosité-là a été satisfaite par mon métier de journaliste, énormément, dans tous les domaines.

Vous avez fait beaucoup d’entrevues avec différents artistes à travers le monde. Laquelle vous a le plus marquée?
Je me souviens qu’une fois, à Los Angeles, j’étais avec un acteur qui s’appelle Morgan Freeman. J’attendais depuis trois-quatre heures pour le rencontrer. Et puis, quand ça a été le temps, il s’est approché et il a dit : « Écoutez Thérèse, ça fait assez longtemps que vous attendez. Venez donc prendre le thé avec moi. » Dans la plus grande simplicité. J’ai été m’asseoir avec lui et il m’a demandé d’où je venais, je lui ai dit que je venais de l’Abitibi, mais l’Abitibi, à Hollywood, c’est méconnu, disons! Il m’a quand même demandé de lui expliquer et j’ai reconnu là l’intérêt que j’ai toujours eu à vouloir tout savoir.
Que diriez-vous aux jeunes qui souhaitent devenir journaliste?
Apprendre à parler et à écrire! Je dis ça parce qu’en communication, c’est extrêmement important. Je me souviens, quand j’ai commencé à écrire des articles, j’avais fait un article de six pages. Je l’avais présenté à mon rédacteur en chef et il avait dit : « Tu as des fautes là-dedans, je ne publie pas ça! », tout en me jetant mon texte. Après révision, il y avait une faute. Il m’a dit: « une faute, c’est dix fautes ». J’ai alors compris que c’était très important de faire attention quand j’écrivais. Quand on est en communication, les gens s’attendent toujours à ce qu’on écrive bien, peu importe où.
Comment voyez-vous le futur du métier de journaliste?
Les journalistes n’ont pas la bonne cote aujourd’hui, pour toutes sortes de raisons. Je pense qu’il faut évoluer avec notre temps. Il faut aller vers ce que les gens veulent aussi, mais pas seulement ça. Il faut avoir de l’audace! Il faut être là pour analyser l’information. Ça prend quelqu’un pour le faire. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, plein de gens sont « journalistes citoyens », donc qui vont donner leur opinion. Seulement, ce n’est pas tout de donner ton opinion. Une nouvelle a besoin d’une analyse, elle a besoin d’être décortiquée. Elle est là l’importance du travail du journaliste. Je trouve ce métier encore important et nécessaire, mais j’ai peur pour son avenir.