Les mois précédant le déclenchement de la pandémie ont été le théâtre d’une mobilisation écologiste d’une ampleur inédite: cet élan historique promettait un printemps 2020 « plus chaud que le climat » pour paraphraser un de ses slogans. Au contraire, les circonstances ont plongé ce mouvement dans un hiver dont la fin tarde à se présenter.
Par Étienne Ouellet, président de l’Association étudiante
Comment retrouver le momentum du 27 septembre 2019, alors que 500 000 personnes avaient rempli les rues de Montréal et de la province? Voici la question qui hante les groupes environnementalistes, biens conscients de la tâche herculéenne de mobilisation qui se présente devant eux.

SILENCE CONFORTABLE
Actuellement, il y a fort à parier que nos gouvernements dorment sur leurs deux oreilles malgré l’ampleur de la crise climatique annoncée. En effet, sans les actions et les paroles de milliers d’activistes, qui commençaient avant la pandémie à occuper énormément de place dans le discours public, ceux-ci peuvent mettre de côté facilement la lutte climatique.
Au Québec, l’administration provinciale en a profité pour continuer à souffler le chaud et le froid sur la question des projets GNL Québec et Laurentia, dont plusieurs experts de l’environnement ont appelé à se méfier. Un immobilisme relatif s’est installé chez nos gouvernants: le silence de la jeunesse, affectée par les mesures sanitaires, en a malheureusement été le complice.
FORCE DU NOMBRE
Comme la gestion de la COVID-19 est appelée à devenir un enjeu de moins en moins urgent dans les prochains mois, il est temps de se préparer à mettre de la pression sur les élus pour qu’ils s’engagent dans un virage écologiste sans précédent, mais nécessaire.
Pour ce faire, il est essentiel que chaque étudiant et étudiante sente le poids de la responsabilité qui incombe à la jeunesse: elle doit aujourd’hui choisir entre le confort de ne pas reprendre la lutte pour son avenir et l’effort de transformer notre économie, au risque de bousculer les décideurs qui ont choisi l’indifférence.
Il faut aussi rallier à cette cause des acteurs de toute la société civile et les intégrer dans ce mouvement. Seule, la population étudiante a un poids énorme, certes, mais avec l’appui de syndicats, d’associations communautaires et d’artistes, celui-ci se trouvera décuplé dans nos médias. L’addition des forces de ceux qui n’ont pas baissé les bras devant le défi principal du XXIe siècle doit être une priorité.