Nadia, Butterfly

L’édition 2021 du Prix collégial de cinéma québécois proposait, encore cette année, cinq films aux étudiants membres du jury. Le film Nadia, Butterfly de Pascal Plante figurait dans la prestigieuse sélection.

Par Simon Degarie

Nadia, Butterfly est un drame sportif réalisé par le cinéaste québécois Pascal Plante en 2020. En plus d’être réalisateur, celui-ci est un ancien nageur de compétition. Après avoir pris la décision déchirante de quitter le monde du sport professionnel, il étudie en cinéma à Concordia puis se lance dans la réalisation de ce film afin de faire le portrait d’un l’athlète qui ne vit que pour son sport. Pour plus de réalisme, le réalisateur est allé chercher une vraie athlète olympique (Katherine Savard) pour incarner le personnage principal.

Le film nous plonge à la fin du parcours sportif de la nageuse Nadia Beaudry, qui prend sa retraite afin de se consacrer à ses études. Au début du film, le spectateur assiste d’ailleurs à sa dernière épreuve olympique à Tokyo, en nage à relais. À la fin de cette épreuve finale, qui s’est terminée avec une médaille de bronze, la nageuse se remet en question. 

Un des thèmes majeurs du film est l’après-carrière sportive. Le thème est très intéressant, car il est très peu abordé au grand écran. Le travail d’une équipe olympique versus la détermination individuelle est aussi mis de l’avant par le réalisateur. Le personnage de Nadia bouleverse ses liens avec son équipe en affirmant, entre autres, que les athlètes sont généralement égoïstes. Le cinéma a souvent tendance à montrer les athlètes comme des héros. Mais, il existe des moments bien moins glorieux dans la carrière de l’athlète, le film en fait état. Il met aussi l’accent le vide suivant l’épreuve olympique, le public peut donc poser un regard sur la réalité plus personnelle de la nageuse. 

Si le film présente parfois quelques longueurs, c’est sans doute pour laisser de la place à la qualité esthétique des plans séquences. En effet, les scènes ont été presque toutes effectuées à l’aide d’une caméra en mouvement. Le but est sans doute de créer un effet de proximité avec la nageuse instable; à cela on ajoute plusieurs gros plans sur le visage émotif de Nadia. 

Dans l’ensemble, j’ai bien aimé ce film. Je comprends très bien le choix du réalisateur de tourner avec des non-acteurs, cela donne un aspect réaliste au film qui met en scènes de vraies athlètes. Cependant, je trouve que le film manque de scènes marquantes. Le parcours de Nadia est très intéressant, mais j’aurais aimé voir des scènes plus bouleversantes et plus signifiantes. Les répétitions étaient nombreuses. Y insérer quelques « flashs back » auraient sans doute ajouté de la profondeur à l’histoire de Nadia.

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