Journaliste documentaire pour le Journal de Montréal et le bureau d’enquête QMI, Marie-Christine Noël présente l’envers du décor de son métier.
Par Gabrielle Laveau
En quoi consiste votre métier?
Mon métier est journaliste et réalisatrice. J’ai une formation de journaliste et, après plusieurs années à faire des reportages et à réaliser des topos pour la télévision et le web, je me suis tournée vers la réalisation de documentaire. Depuis les deux dernières années, je me spécialise dans la santé psychologique et physique et dans les enjeux de société. Comme on est une petite équipe, je fais beaucoup de choses comme de la recherche, trouver les sujets, faire les pré-entrevues, trouver les personnages qui vont être présents dans le documentaire et trouver les lieux.

Quel a été votre parcours pour devenir journaliste au Journal de Montréal et pour faire partie du bureau d’enquête QMI?
J’ai débuté comme recherchiste à la radio et je faisais aussi des reportages à la Télévision des Basses-Laurentides. C’est ainsi que j’ai appris à faire des entrevues, à développer des plans de travail. Ensuite, j’ai travaillé pour Rock Détente (RougeFM) et je travaillais aussi à la radio pour ÉNERGIE. Je travaillais de nuit, je faisais la météo et la circulation et c’est là que j’ai appris à poser ma voix. Je m’écoutais pour savoir si je parlais bien, si j’avais assez d’intonation. Ensuite, j’ai rencontré Dominic Arpin et j’ai travaillé pour l’émission Vlog. C’est lui qui m’a appris tout ce qui entoure les réseaux sociaux. Il m’a appris l’importance d’une bonne qualité vidéo et ce qui est bon et mauvais sur le web. Dominic m’a aidé à entrer à LCN. J’étais recherchiste et je faisais la petite bande qui défile sous les nouvelles. J’ai travaillé pour Mario Dumont, Jean-Luc Mongrain, Sophie Thibault et Pierre Bruneau. Cela m’a donc aidé à développer mes contacts. J’ai toujours voulu développer mes sujets, je suis donc allée travailler au Journal de Montréal. Ensuite, j’ai fait une formation en webdocumentaire. Le bureau d’enquête QMI voulait développer une section numérique. Mes patrons m’ont demandé si j’étais intéressée et c’est à ce moment que j’ai commencé à faire des webdocumentaires de huit à quinze minutes. C’est deux ans plus tard que sont venus les documentaires d’environ une heure sur Club illico.
Quel documentaire a été le plus intéressant à réaliser?
Le documentaire qui a été le plus intéressant à réaliser, c’est le webdocumentaire à propos des préposés aux bénéficiaires. Quand j’ai rencontré ces femmes-là, j’ai été très touchée par tout le travail qu’elles font, par la difficulté d’être bien payées et par leurs conditions de travail extrêmement difficiles. Plusieurs femmes travaillent dans deux ou trois résidences différentes. Mes collègues et moi savions que leurs conditions de travail n’avaient pas de sens, mais jamais nous ne pouvions voir l’étendue de leur travail, car ces gens-là n’ont pas le droit d’en parler.
Qu’est-ce qui vous a le plus frappée lors du tournage de votre documentaire sur les préposées aux bénéficiaires en 2020 par rapport à celui que vous avez réalisé en 2017?
Ce qui m’a le plus frappée en retournant sur le terrain, en pleine pandémie, c’est que ces femmes-là sont extraordinaires, elles travaillent fort. Aussi, ça m’a touchée de revoir les femmes avec qui j’ai travaillé lors du documentaire en 2017 et de voir qu’elles étaient toujours aussi épuisées, mais qu’elles aimaient encore autant leur travail. C’est la première fois que je me filme et que j’ai les larmes aux yeux. On ressent beaucoup de tristesse et de fierté d’être là avec les préposées et de pouvoir montrer que le travail qu’elles accomplissent est extraordinaire.