Alex et MJ sont de jeunes entrepreneurs qui ont décidé de vivre une vie nomade il y a quelques années en s’inspirant de certains Youtubeurs québécois. Ils documentent leurs aventures tout en enseignant des méthodes et techniques audiovisuelles.
Par Justin Kassar
Qu’est-ce qui vous a poussé à vivre cette vie-là ? Qu’est-ce qui a été le déclic?
Nous allons reculer de quelques années. On a commencé le projet Alex et MJ On The Go en janvier 2016. Avant ça, on travaillait les deux en télévision à Toronto chez TFO. C’est un peu le Télé-Québec de l’Ontario français. J’étais animateur télé [Alex] et moi j’étais assistante à la réalisation [MJ]. On travaillait sur une émission qui parlait des réseaux sociaux et on collaborait beaucoup avec des Youtubeurs du Québec. C’est surtout en 2015 que le YouTube francophone s’est développé un peu au Canada. Je suis alors allé voir MJ qui était déjà une grande voyageuse et j’ai vu l’opportunité de lancer une chaîne YouTube de voyage [Alex]. Cela voulait dire que nous allions quitter nos travails et nos familles pour aller vivre une vie plus nomade.

Y-a-t-il eu des moments d’hésitation dans votre parcours?
Alex: Je te dirais que, quand tu es entrepreneur, tu as toujours des cycles un peu comme une montagne russe. Les remises en question sont normales. Pexemple : st-ce qu’on devrait se sédentariser, est-ce qu’on devrait avoir des enfants? N’importe qui a ces remises en question, mais on finit toujours par revenir à la même réponse. Non, bien sûr que ce n’est pas un mode de vie parfait, mais il y a beaucoup plus d’avantages que de désavantages et de côtés négatifs.
MJ: Moi ça m’a quand même pris 1 an pour m’adapter au rythme de vie d’entrepreneur, car moi je suis plus une personne de 9 à 5. C’est comme ça que mon cerveau fonctionnait. Moi le côté entrepreneur n’était pas acquis comme Alex, il a fallu que je l’apprenne. C’est sûr que le processus prend une adaptation, mais une fois que c’est fait, ça va bien.
Avez-vous un souvenir marquant d’une de votre multiple expérience à travers le monde?
MJ: Je pense qu’on a la même. Nous avons fait une activité en Afrique au cours des 30 jours que nous sommes passés là-bas. Une fin de semaine, nous avons dormi dans un parc national. On avait nos tentes, mais il n’y avait pas de clôture, alors la nuit des hyènes venaient rôder autour de la tente. Les guides nous ont conseillé que, si nous voulions aller aux toilettes durant la nuit, il fallait regarder avec une lampe de poche pour voir si nous voyions des yeux dans la nuit avant de sortir. Selon la couleur des yeux, nous pouvions voir quel type d’animal se trouvait à proximité. Évidemment nous n’étions pas seuls, mais c’était tout de même une expérience unique.
Dans ces périodes de voyage, est-ce que votre famille vous manque ?
Alex: Oui, notre famille nous manque. C’est plate à dire, car ça se passe un peu par phase. Dans mon année d’adaptation, je me souviens que j’avais vraiment hâte de revenir au 11e mois pour pouvoir voir tout le monde. Maintenant, comme c’est notre mode de vie permanent, je l’ai adapté en parlant souvent au téléphone avec ma famille, ou des appels Skype. On se sent moins déconnectés et nous avons de plus grandes discussions. À chaque fois que l’on part, c’est difficile pour nos familles, surtout pour nos mères. Ma mère ne s’est toujours pas habituée à mes départs, même si je le fais depuis déjà cinq ans et que ça fait longtemps que je n’habite plus chez eux. Ça montre seulement qu’elle tient beaucoup à nous.