Rencontre avec Marie-Andrée Gill : inspiration poétique

Les étudiants du cours de littérature Lire et Partir au Domaine Notcimik, pourtant fébriles et motivés à l’idée de passer trois jours dans ce centre de nature atikamekw, n’ont pu partir nulle part. Évidemment. En revanche, ils ont pu faire de belles escapades littéraires et ont découvert quelques auteurs et artistes autochtones du Québec tout au long de la session. De plus, grâce à Zoom (notre nouveau pote à tous), ils ont aussi pu rencontrer Marie-Andrée Gill et Madeleine Basile, deux conférencières qui avaient bien des choses à nous apprendre. Voici des poèmes écrits par des étudiants du cours, inspirés par la rencontre avec Marie-André Gill.

Marie-Andrée Gill. Photo.

Si vous vous demandez où je suis maintenant,

C’est moi, juste là, avec le sourire forcé d’une

patineuse artistique qui se relève après avoir fini

son triple axel sur le cul.

Marie-Andrée Gill, Chauffer le dehors

***

J’commence à être tanné de ce virus qui

nous détruit petit à petit avec des restrictions nocives

Les souvenirs qu’on aurait pu créer me donne la sensation

de piler constamment sur les legos qui ont été construits

avec les larmes de mon confinement

Esti que mes amis me manquent.

Olivier Allard

***

Parfois je me sens seule

Comme la chaussette qui a perdu son jumeau

Avalé par la sécheuse.

Emy Blass

***

Toi qui fracasses mon petit cœur en caramel en un fragment de seconde. Et qui détruis mon petit monde de bonbon qui s’écroule, un morceau de verre de Noël à la fois. Toi qui m’as montré le ciel plus rapidement que j’en avais envie. Et qui a fait tomber sur mes joues maganées par le stress, des larmes de pure incompréhension. Toi qui cognes à la porte sans prévenir et qui rentres sans allo.

Abygaëlle Alix

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Je ferme les yeux et je reboot mon cœur

C’est le temps de faire une mise à jour

J’ai un virus et j’ai perdu l’accès à mon cerveau

Audrey-Ann Grenier

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Comme une brûlure de tapis,

la douleur passe par trois étapes :

ça fait ben mal sur le coup,

c’est dérangeant,

puis faut qu’on s’accroche pour se rappeler qu’elle existe.

Lauriane Brunet

***

Toi, moi, dans l’allée des pâtes alimentaires en train d’repenser les quantités

pis la forme que va prendre le souper, on s’entend pour la sauce rosée

On cherche pas à les impressionner, juste à nous rapprocher

et à prendre le temps, oui, le temps pour c’qui compte vraiment.

Élizabeth Gagné

***

Te dire être en amour,

alors que tu mets du ketchup dans ta poutine

et des ananas sur ta pizza.

Du gros n’importe quoi.

Noémie Gagnon

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La vie, c’est comme une poutine. On la fait à notre manière et on la trouve ben parfaite

mais des fois on regarde celle des autres et on se demande kessé qu’y ont ben pu penser en la faisant.

Anonyme

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Je le savais dès que j’t’ai vue

Que j’allais fondre dans l’ambre doré de tes yeux

Que t’allais me faire rêvasser de toi

Comme quand qu’on s’trouve dans un cours plate au secondaire

Et qu’la seule sortie, c’est de sauter dans le pays de rêves mirifique

L’endroit où toi et moi, on peut se perdre à volonté

L’endroit où qu’personne ne peut nous réveiller

Je n’veux jamais connaitre autre chose que le confort de c’te monde-là

Alors, échappons-nous maintenant

Viens avec moi à cette place où les aveugles peuvent voir

Et où les routes sont couvertes d’or

Parce que toi, t’es les guimauves colorées de mon bol de Lucky Charms gris

T’es le sucré dans les brownies amers de Baker

T’es comme cette boite de crème glacée qui vient avec trois saveurs

Sauf que toi, t’es l’unique goût qui en ressort

David Mihaescu Buta

***

T’aimer m’a fait le même effet qu’un de ces vers d’oreilles

que t’arrives pas à te débarrasser et à trouver le titre, anyway

mais que tu chantais par coeur dans douche tout à l’heure

Mélinda Germain

***

J’essaie de pas y penser à cette soirée-là

Mais les flashbacks de toi et moi dans mon char

Dans un vieux parking abandonné

Ne cessent de couler à flots dans mon esprit

Comme les larmes noircies de mascara sur mes joues

Quand tu m’as dit que c’était terminé

Anonyme

***

Pour lire le compte-rendu de la rencontre avec Marie-Andrée Gill, c’est ICI.

Le groupe et son enseignante de littérature, Sophie Courvoisier-Skulska, remercient merci (tshinashkumitin en innu, mikwetc en atikamekw) la Fondation du Cégep à Terrebonne, l’association étudiante (AGECRLT) et l’UNEQ pour le financement des rencontres avec Marie-Andrée Gill et Madeleine Basile.

Pour plus d’information au sujet du cours Lire et partir au Domaine Notcimik (automne 2021), contacter Sophie Courvoisier-Skulska.

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