Un voyage dans la tête d’une anxieuse

Compte rendu rédigé par Justine Gagnon*

Ouvrir son cœur, voilà qui n’est pas chose aisée, surtout lorsqu’on a longtemps eu l’impression que personne ne peut nous comprendre. Pourtant, c’est ce qu’Alexie Morin a accompli avec brio dans son roman d’autofiction du même nom que l’expression.

Au fil des pages de son œuvre, Alexie Morin nous fait découvrir son monde. Elle met à l’écrit les introspections qu’elle a faites quant aux épreuves et aux évènements qu’elle a vécus lors de son enfance et de son adolescence. Avec la maturité qu’elle a acquise au cours des années, elle tente de comprendre et de nous expliquer les raisons qui la poussaient à se refermer sur elle-même alors même qu’elle souffrait de cette solitude qu’elle s’imposait. C’est avec sa perception d’enfant, mais sa raison d’adulte qu’elle explore ses souvenirs. Alexie Morin explique avec détails et clarté la mentalité d’une enfant souffrant d’un TDAH non diagnostiqué ainsi que d’un trouble anxieux.

Le roman est écrit avec une candeur déconcertante par moment. Le langage poétique ainsi que les métaphores utilisées par l’écrivaine n’entravent en rien la compréhension du lecteur, bien au contraire : son style limpide la rend plus facile et naturelle. La belle plume de l’autrice est mise en valeur dans cette œuvre. Son talent pour l’écriture est évident, et ce, dès les premières pages.

Ce roman saura réchauffer le cœur des lecteurs qui s’identifieront sans peine aux propos d’Alexie. Voir le processus d’acceptation des erreurs passées entrepris par l’écrivaine au cours du roman est une expérience hors du commun dont beaucoup se délecteront. Finalement, il ne va sans dire que cette lecture est un incontournable.

* Depuis trois ans, le cours du Prix littéraire des collégiens, qui tient lieu de quatrième cours de littérature obligatoire, est proposé aux étudiants du Cégep à Terrebonne à la session d’hiver. Les étudiants qui y sont inscrits s’engagent à lire les cinq romans en lice pour le Prix, à les analyser et à ultimement en débattre afin de choisir l’oeuvre la plus méritoire. Malgré la situation exceptionnelle liée à la Covid-19, les discussions ont bel et bien eu lieu et les 29 étudiants du cours ont pu poursuivre leur rôle au sein du jury. Ce compte rendu a été rédigé pour ce cours.

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