Le 10 mars dernier, le pharmacien et vulgarisateur scientifique Olivier Bernard, mieux connu sous le nom du Pharmachien, a donné une conférence au Cégep à Terrebonne. Le public a été chamboulé par sa propre crédulité.
Par Paul Vézina
Ce n’est pas parce que quelqu’un porte un sarrau qu’il faut nécessairement croire aveuglément tout ce qu’il dira. C’est l’essentiel du message que tente de partager Olivier Bernard. Depuis maintenant quatre ans, celui-ci présente l’émission Les aventures du Pharmachien dans laquelle, en suivant une méthode objective, il démonte les fausses croyances relatives au monde de la santé.

REMÈDE À LA DÉSINFORMATION?
«Olivier, comment on fait pour détecter les fausses informations sur la santé quand on n’est pas scientifique?» Pour y parvenir, Olivier Bernard a outillé le public en lui donnant les principaux exemples de sophismes utilisés par les diffuseurs de mauvaises informations ainsi que les méthodes pour les déjouer.
Consommer du champagne trois fois par jours permet-il réellement de guérir du cancer? Un produit naturel est-il nécessairement meilleur qu’un produit dit chimique? Le gingembre est-il le remède miracle qui sauvera votre chat? Comme l’a dit Carl Sagan, un astronome américain: «Une affirmation extraordinaire exige une preuve qui l’est tout autant.»
Le pharmachien a pointé du doigt au cours de sa conférence quelques points fautifs utilisés de manière récurrentes dans la plupart des informations fautives tels que les appels à la popularité (ex: Tout le monde le fait donc…), appels à la tradition (ex: On a TOUJOURS fait ça comme ça donc…) ou bien simplement le fait de confondre la corrélation et la causalité.
QUI CROIRE?
Le pharmachien, dans sa quête contre la désinformation, lutte autant contre les influenceurs, grassement payés pour faire véhiculer de fausses idées, que contre les scientifiques. Et oui, les scientifiques, car bien qu’on aime que ceux-ci nous disent ce que l’on veut entendre, «la santé et la science ne sont pas un concours de popularité», dit-il. Même un éminent docteur et brillant chercheur peut se tromper et il faut toujours rester sceptique vis-à-vis des informations.
Pour conclure, il est important de garder l’oeil ouvert et de ne pas rester crédules devant les histoires à dormir debout. Enfin, pour ceux qui se le demandaient, hélas non, le champagne ne guérit pas le cancer, même consommé trois fois par jour!