En rémission d’un cancer l’ayant atteint à l’âge de 9 ans, et qui l’a obligée à se faire amputer une jambe, Raphaëlle Tousignant, étudiante au Cégep à Terrebonne, ne cesse de repousser ses limites en tant que femme et joueuse de hockey luge.
Par Mégane Rafferty-Juteau
Née en 2002, Raphaëlle est l’aînée d’une famille très active de trois enfants. Très jeune, elle pratiquait entre autres la ringuette et le soccer. Sa vie était des plus normales. «J’allais à l’école et je ne savais pas vraiment pourquoi je vivais, honnêtement», confie-t-elle.
À l’âge de 9 ans, Raphaëlle découvre une bosse sur sa fesse droite qui était douloureuse seulement au repos. «Je faisais plus de sports parce que c’était à ces moments-là que j’avais le moins mal.» C’est après quelques semaines qu’un spécialiste de la santé l’a transférée au Montreal Children’s Hospital pour effectuer une biopsie.
En juin 2012, le quotidien de cette famille a fait un 180 degrés. La jeune Raphaëlle a appris que la bosse était un cancer appelé l’ostéosarcome. Il était situé dans sa hanche droite. Un long processus de trois mois de chimiothérapie a débuté. Ne voyant aucun progrès à la suite de ces traitements, deux choix se sont offerts à elle: se faire enlever la tumeur et garder sa jambe droite, mais ne plus la sentir ni l’utiliser ou se faire amputer. «Mes parents m’ont tout expliqué les pour et les contre de chaque option et j’ai décidé de me faire amputer», confie-t-elle.

COUP DE CŒUR
Depuis maintenant sept ans, Raphaëlle vit quotidiennement avec les bons et les mauvais côtés de son amputation. «Qu’est-ce qui t’es arrivée?» est une des questions à laquelle elle doit répondre quotidiennement et, parfois, sans même avoir eu la chance de se présenter à la personne qui l’interroge.
C’est grâce à son père et sa physiothérapeute qu’elle a appris l’existence du hockey luge. Déjà fan de hockey, elle est vite tombée amoureuse de ce sport et a rapidement gravi les échelons. L’an dernier, pour une seule partie, c’est avec fierté qu’elle a pu revêtir le chandail de l’équipe nationale de développement masculine au Canada et qu’elle a pu affronter l’équipe américaine. Raphaëlle ne cesse de rayonner avec l’équipe nationale féminine de parahockey depuis quatre ans ainsi que l’équipe du Québec depuis 2 ans.
AVENIR PLEIN DE PROMESSES
Pour le futur, Raphaëlle rêve de participer aux Jeux paralympiques et de gagner un championnat canadien de hockey luge. Elle désire aussi étudier dans une autre province canadienne telle que l’Alberta. Enfin, elle aspire à avoir un métier où elle pourra concilier ses trois plus grandes passions: le sport, les voyages et les communications.
Parallèlement à tout ça, elle aimerait offrir sa propre conférence afin de faire tomber les tabous autour des personnes amputées et pour encourager les jeunes comme elle à pratiquer un sport.