Victor Bettany, psychologue dans la cinquantaine au Cégep de Drummondville, gère plutôt bien sa vie. Du moins, c’est le cas jusqu’à ce qu’il assiste à la première représentation du spectacle de Crypto, un hypnotiseur reconnu pour son côté sombre et trash.
Par Julianne Lamer
À ce moment-là de sa vie, le personnage principal du roman Ceux de Là-bas (Patrick Senécal), Victor, a perdu son amoureuse Roxanne il y a deux ans. Il doit maintenant accepter la dégradation de l’état de santé de son père. Alors qu’un rendez-vous amoureux avec une femme rencontrée en ligne ne tourne pas comme il l’aurait espéré, il décide de se rendre à ce fameux spectacle d’hypnose.
S’il avait su comment la soirée allait se terminer… Il n’aurait jamais mis les pieds dans cette salle où il sera témoin du pire.
PEUR DE LA MORT
Victor Bettany a une peur commune avec Patrick Senécal: la mort. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’auteur a décidé d’écrire un livre autour de ce thème. Ceux de là-bas jongle habilement avec le sujet, explorant toutes sortes de théories qui poussent inévitablement à réfléchir.
La lecture du roman devient donc également une quête de nos propres convictions. Elle laisse entrevoir des hypothèses possiblement jamais imaginées quant à ce qui se passe après la vie.
Le personnage principal va souffrir d’hallucinations et devra faire face à de nombreux phénomènes irrationnels et cauchemardesques. Une chose est certaine, Victor n’aura jamais été confronté d’aussi près à sa peur.
AMBIANCE
Senécal, reconnu pour ses œuvres rassemblant suspense, fantastique et terreur, n’a pas manqué d’inclure ces éléments dans son plus récent roman. Il est facile de se laisser gagner par l’incompréhension et l’angoisse, ce qui mène à tourner les pages les unes après les autres, impatient et captivé.
L’histoire transporte dans un univers parallèle qui nourrit nos insécurités et laisse place à l’imagination, voire jusqu’aux endroits les plus sombres de celle-ci. C’est fascinant et terrifiant à la fois.
D’Hubert Lenoir à Marilyn Manson, on retrouve de nombreuses références musicales, ce qui ajoute un aspect intéressant au récit.
ISSUE
Un rebondissement n’attend pas l’autre, ce qui est satisfaisant dans la mesure où le lecteur, tout comme le personnage principal, ressent un ardent désir à obtenir des réponses à ses nombreux questionnements.
La fin se fait attendre impatiemment et, pourtant, il ne serait pas lassant d’en avoir plus lorsqu’elle arrive et, ainsi, pouvoir rester un peu plus longtemps aux côtés de Victor.
Les lecteurs assidus de Senécal ont droit à une œuvre à la hauteur du talent de l’auteur, alors que ceux et celles qui le découvrent tout juste n’auront qu’une seule envie, s’attaquer à la dizaine de romans qu’il a écrits précédemment.
Ô Courant 