Marc-André Plante est à la moitié de son mandat en tant que maire de Terrebonne. Ô Courant l’a rencontré pour faire le bilan et connaître ses projets d’ici la fin de son mandat.
Par Virginie Lessard
Vous avez parlé en campagne de la gratuité des transports en commun pour les étudiants du Cégep et du CFP, mais cela n’est toujours pas le cas. Vous vouliez aussi améliorer les transports en commun en général. Or, il y a encore plusieurs problèmes (retards, fréquence des passages). Que comptez-vous faire pour remplir vos promesses?
Premièrement, les prix étudiants pour prendre le transport en commun vers le Cégep à Terrebonne sont beaucoup plus avantageux que ceux des étudiants qui vont à Laval ou à Montréal. Un étudiant qui va au Cégep à Terrebonne va quand même payer annuellement 600 à 700 dollars de moins pour utiliser le transport collectif.
Deuxièmement, il y avait de gros problèmes pour les étudiants du secteur Lachenaie et de Laplaine qui avaient de la difficulté à circuler d’est en ouest. Avec l’implantation du projet taxi-bus les matins, un petit peu le midi et en fin de journée, ces étudiants peuvent arriver en moins de 30 minutes au cégep, alors qu’avant cela pouvait prendre plus d’une heure.
Troisièmement, on travaille pour que, au cours de la prochaine année, il y ait l’implantation d’un projet pilote qui offrira un autobus qui fait le transport est-ouest à partir de Lachenaie. On veut également travailler sur un service qui part de Terrebonne pour se rendre jusqu’à Sainte-Thérèse pour offrir plus de transports qui font la navette jusqu’au Cégep Lionel-Groulx.

Vous avez parlé en début de mandat que Terrebonne avait une vie politique sclérosée et qu’il ne s’agissait pas d’une communauté en santé. Qu’en est-il maintenant?
Le contexte est totalement différent à l’hôtel de ville présentement. Je vous dirais d’abord qu’il y a une pluralité de voix au sein des membres du conseil municipal. On a maintenant des conseillers indépendants, des conseillers issus de deux formations politiques qui ne sont pas de la majorité des élus au conseil municipal. Donc, vraiment une pluralité des voix, car les gens peuvent s’exprimer dans les commissions municipales, mais aussi au sein même du conseil municipal.
C’est sûr qu’on le voit lors des conseils municipaux: on a réussi ces dernières années à intéresser les gens un peu plus à la vie politique avec la présence aussi des citoyens. Je regarde les assemblées de quartier qui se tiennent un peu partout à Terrebonne en ce moment, on est vraiment dans une effervescence d’engagement civique qui est beaucoup plus grand que ce qu’on a connu. C’est beaucoup plus transparent, les gens sont beaucoup plus informés des décisions que la ville prend. Alors, on n’est pas dans un enjeu où les gens sont face à une administration qui est refermée sur elle-même. Cela témoigne d’un nouveau dynamisme présent à la Ville de Terrebonne.
Vous avez beaucoup évoqué votre désir de changement et de distance par rapport à votre prédécesseur, l’ex-maire Jean-Marc Robitaille. Quelles sont les manifestations concrètes aujourd’hui de ce désir?
Avec la création d’un bureau de l’éthique et de l’intégrité, il y a des gens qui surveillent maintenant les décisions de l’administration et qui s’assurent d’enquêter si jamais il y a des contrats ou des décisions qui avantagent des gens ou des entreprises qui veulent œuvrer au sein de la Ville de Terrebonne. On veut mettre de l’avant une culture de l’éthique. Donc, cela représente un changement de cap!
Je pense aussi que dans toute la dynamique de changement avec l’élaboration budgétaire, avec les commissions municipales qui sont beaucoup plus ouvertes aux citoyens, les gens voient des retombées concrètes du travail qui a été fait depuis deux ans. Aujourd’hui, il n’y a plus beaucoup de citoyens qui associent la nouvelle administration municipale aux lointaines décisions liées à la précédente administration. On a fait le ménage dans l’organisation municipale et il fallait le faire dans les deux premières années. On envisage les deux prochaines années pour concrétiser les projets qui sont rassembleurs.
Quand est-il de l’élargissement des heures d’ouverture des services téléphoniques municipaux?
Il s’agit d’une transformation organisationnelle qui prendra beaucoup plus de temps que ce qu’on aurait souhaité. D’abord, il y a des conventions collectives qu’il faut renouveler et auxquelles il faut apporter plus de souplesse. On doit aussi faire des investissements au niveau de la ville, au niveau de la répartition de nos ressources, mais pour ça il faut changer le cadre de travail et on est actuellement en discussion avec plusieurs de nos syndicats d’employés.
Notre souhait aussi, c’est de le faire dans un contexte où l’on ne veut pas voir croître du jour au lendemain les dépenses municipales trop rapidement, car en bout de ligne cela aura un impact sur le compte de taxe des citoyens. On ne veut pas non plus augmenter les dépenses en loisirs pour en augmenter ailleurs. On veut continuer à avoir le même nombre de services, il faudra donc faire ce projet sur un plus grand nombre d’années.
Vous vouliez assumer un plus grand rôle d’ambassadeur sur la scène provinciale, est-ce le cas présentement?
De ce côté, nous sommes passés de rien à tout. D’abord, la ville assume un leadership très fort au niveau du transport collectif métropolitain en siégeant sur EXO. On est vraiment au cœur des transformations et de la vision qui se développe au niveau des priorités du transport collectif et des enjeux liés à la mobilité métropolitaine.
Également, on a repris notre place à la communauté métropolitaine de Montréal où j’ai l’occasion de présider la commission du logement social. Le fait de présider cette commission envoie le message que les banlieues ont des efforts à faire pour avoir une mixité dans leur développement et notamment prévoir du logement social à tous.
On a aussi repris notre siège à l’Union des municipalités du Québec. Donc, au conseil d’administration, la Ville de Terrebonne était absente depuis cinq ans, alors on a repris notre place. Je siège aussi à l’exécutif avec une quinzaine de maires. Aujourd’hui, la Ville de Terrebonne joue pleinement son rôle de grande ville et son rôle d’influence auprès des acteurs municipaux.