Le Canada détient la première place en matière de production de déchets par nombre d’habitants. Le Québec, détient la position de bon deuxième pour la province produisant le plus de déchet par habitant.
Par Kevin Philibert
La Commission de l’écofiscalité du Canada (CEFC), un groupe d’experts indépendants associés à plusieurs universités, déposait un rapport en septembre sur l’état de la gestion des matières résiduelles à travers le monde.
Le Canada arrive premier dans la catégorie de la quantité de déchets produits par habitant parmi tous les pays de l’OCDE. Avec seulement 0,5% de la population mondiale, le Canada génère plus de 2% des déchets générés dans le monde. Les sites d’enfouissement débordent. Il s’agit de l’équivalent de près d’une tonne de déchets produits par habitant. C’est énorme!
Le Québec produisait, à lui seul, en 2014, 16 tonnes de déchets pour chaque million de son produit intérieur brut (PIB). Il s’agit du double de la Colombie-Britannique avec 8 tonnes.

LES COÛTS
Une production déraisonnable de déchets ainsi qu’une mauvaise gestion de ceux-ci occasionnent de multiples coûts.
Premièrement, les sites d’enfouissement ont des coûts considérables. Les 2000 sites d’enfouissement au pays sont déjà à pleine capacité. C’est donc l’argent public qu’on utilise pour gérer les surplus ainsi que pour ouvrir de nouveaux sites.
Il y a, par la suite, les coûts environnementaux. Le méthane est 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Les 2000 sites d’enfouissement au pays étaient responsables en 2017 de 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays.
Bien entendu, ces nombreux sites d’enfouissement contaminent l’air, mais aussi notre écosystème, nos lacs, nos rivières, nos océans ainsi que nos forêts.

POLLUEZ ET PAYEZ
Prenons, par exemple, Beaconsfield au Québec. Cette municipalité a instauré une tarification en fonction de la taille et de la fréquence où sont récupérés les bacs de déchets. En deux ans, la municipalité a réussi à réduire de 50 % les matières acheminées à l’enfouissement et à réduire de 200 000 $ sa facture liée à la gestion des déchets.
Faire payer davantage ceux qui polluent inciterait les gens à réduire à la source. Resterait à inciter les gens à composter.
Nous parlons de compostage depuis 1989. 30 ans plus tard, seulement 30% des municipalités offrent la collecte.
Toutefois, il serait hypocrite de blâmer les municipalités quand seulement 27 % des matières compostables sont compostées dans les municipalités offrant la collecte.
En effet, près de 50% des matières se trouvant dans les sites d’enfouissement sont compostables. Cela permettrait d’étirer la durée de vie des sites d’enfouissement actuel de près de 10 ans.