L’enseignant en littérature, Vincent Royer, enseigne les différentes méthodes de réalisations d’oeuvres littéraires au cinéma au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne en mettant en valeur sa connaissance dans la matière.
Par François Taillon | Arts, lettres et communication
Quel est le type d’adaptation d’oeuvre littéraire le plus réalisé au cinéma?
«La plus répandue est le type d’adaptation «libre», bien que certaines tentatives cherchent à être fidèles. Cependant, il y aura toujours des libertés qui seront prises. C’est un peu la façon dont on peut penser l’adaptation comme une nouvelle oeuvre.»
Pourquoi le style libre est-il le plus adapté au cinéma?
«Je pense que cela permet de donner une marge de manœuvre au réalisateur ou au scénariste. Il permet non seulement de s’inspirer d’une d’oeuvre, mais aussi d’ajouter quelque chose de nouveau. Dans la majorité des cas, c’est la fin qui est changée, parfois c’est un personnage qui est ajouté. Ces libertés permettent donc de réécrire l’oeuvre et de participer à un processus créatif plus général.»
Comment la réception du public sur le contenu d’un récit influence-t-elle la pérennité de l’oeuvre littéraire ?
«Dans la mesure où les films renvoient au livre. Ainsi, le cinéma est beaucoup plus large, cela attire beaucoup plus de monde. Au sens de la pérennité de l’oeuvre, cela donne le goût aux gens de lire ce qu’ils ont aimé dans le film.»
Quels moyens peut utiliser un réalisateur pour exploiter le plus d’éléments tirés du roman dans son adaptation cinématographique?
«Il faut couper ou ruser parfois. Il faut ruser ou bien tomber dans l’un des pièges qui est la voix off, la narration. Ainsi, parfois, on ajoute des accélérations en voulant concentrer l’information qui est plus dite plutôt que vécue. On peut donc accélérer la narration ainsi. Sinon, en coupant des passages, en enlevant des personnages, ou en ajoutant des nouveaux personnages qui deviennent un peu le pivot expliquant ce que l’on ne pouvait comprendre autrement.»
L’adaptation littéraire au cinéma est-elle toujours en expansion? Si oui, pourquoi ?
«Je pense que oui ! Malheureusement, ce qui revient toujours aussi est la déception, qui est programmée d’une certaine façon puisque qu’on s’attend à ce que ce soit fidèle. Par conséquent, je pense que oui, cela est toujours aussi populaire. Je prend l’exemple de l’univers Marvel. Ça parle des bandes dessinées, mais c’est de la littérature. Cela vient d’un sous-genre, mais cela fait quand même partie d’un genre de la littérature. C’est exponentiel ce qui s’est passé avec l’univers Marvel. Le cinéma va toujours aller puiser la littérature et reste toujours une mutuelle influence…»