Pendant ses années de célibataire, jamais elle n’a manqué une Saint-Valentin. Elle réservait dans un restaurant avec des amies et elles trinquaient à l’amour extra-conjugal.
Par Kevin Philibert
Elle s’éclatait sûrement plus que certains couples aux tables d’à côté qui essayaient de ne pas radoter leurs vieilles histoires. Les valentins pouvaient se consoler en se disant que son bonheur ne durerait pas plus tard que la fermeture du resto: elle était célibataire.
Ils étaient dans le champ. Pendant que plusieurs de ses amies casées plongeaient dans la phase boulot, condo, rénos, chicanes et commençaient à souffrir du manque de temps si souvent décrié aujourd’hui, son horaire était rempli de loisirs et d’activités sociales.
Plein air, yoga, danse, théâtre, cinéma, spectacles de musique, club de lecture et de cinéma, jasettes au café, brunchs qui s’étirent dans l’après-midi, elle s’organisait pour remplir son agenda d’évènements qui la rendaient heureuse.
IL ÉTAIT UNE FOIS LA PRESSION SOCIALE
Quelques gars se sont immiscés dans son célibat, mais ça en restait là. C’était la mi-vingtaine, début de la trentaine, et la pression sociale devenait de plus en plus forte pour qu’elle se case. Elle se faisait souvent questionner là-dessus, à Noël surtout. «Il est où, ton p’tit chum?» «Une belle fille intelligente comme toi, comment ça que t’es célibataire?»
Elle leur disait d’en revenir, elle n’avait jamais perçu son célibat comme un échec même si certain voulait que ça ait l’air de ça.
29 % des Québécois sont célibataires. En cette semaine de la Saint-Valentin, un pourcentage de personnes feront comme elle et lèveront leur verre à l’amitié. Mais plusieurs se tourmenteront devant un film romantique en se disant qu’ils ne pourront être heureux que le jour où ils se seront accouplés.
L’AMOUR AVEC UN GRAND A
Nous devons sortir de notre conception traditionnelle de l’amour, celui où le couple est sur un piédestal et les célibataires en quête perpétuelle de l’âme sœur. L’amour est d’abord une émotion éphémère que l’on ressent dans un micromoment de communion avec une personne.
Les enfants, la famille, les amis, les collègues, eux aussi peuvent tous nous faire vivre l’amour, pourvu qu’on y mette aussi du sien.
En couple ou célibataire, les gens les plus heureux sont ceux qui réussissent à accumuler le plus de ces micromoments d’amour dans leurs journées. C’est mathématique.