François Legault et la CAQ dominent dans les sondages, Philippe Couillard s’enlise dans la région de Québec, Jean-François Lisée nomme Véronique Hivon vice-cheffe, Québec Solidaire change son logo: l’année politique est bel et bien commencée!
Par Félix Ouellet
Il n’existe rien de plus incertain que la politique, du moins c’est ce que plusieurs vous diront. Difficile de ne pas les croire. Qui aurait cru que Denis Coderre allait être éjecté de son siège de maire de la ville de Montréal? Indépendamment de nos propres convictions politiques, ou de notre opinion sur l’homme, il avait un solide bilan derrière lui. Pourtant la population lui a tout de même remis son 4%, comme on dit.
Il en va de même sur la scène mondiale. Donald Trump a remporté les présidentielles il y a déjà un an. On ne se gênait pas pour affirmer que son élection était impossible. Il était même alors de bon ton de regarder de haut ceux qui lui prédisaient la victoire. On se rappelle pourtant tous de la suite de l’histoire, avec amertume, je dirais même. Emmanuel Macron ne devait pas remporter lui non plus, neuf mois avant son élection.
Position inconfortable
Voilà pourquoi François Legault doit trouver sa position actuelle franchement inconfortable. La tendance mondiale indique que ceux qu’on désigne déjà comme vainqueurs plusieurs mois avant une élection ne gagnent pas au bout du compte. Or, ce n’est pas dit que c’est ce qui arrivera, il pourrait aussi conserver sa lancée, mais ce serait surprenant que l’électorat lui accorde ses faveurs aussi longtemps, avec autant de vigueur.
Le risque de faire des erreurs devient d’ailleurs exponentiel sur une si longue période de temps. La sortie du livre d’un de ses députés, Simon Jolin-Barrette, a eu un écho médiatique tout de même surprenant alors que ce dernier proposait aux Québécois de travailler plus. Ce qui, on le sait, ne plaît pas aux Québécois, allez en parler à Lucien Bouchard. Sans dire que déjà cette semaine, à la suite de son caucus présessionnel, la proposition de fixer un tarif unitaire des taxes scolaires a été assez mal accueillie par la population, qui s’est rapidement demandé de combien seraient dégarnis les coffres du Trésor voué à l’éducation.
Eh hop, Lisée
Le PQ, qui semblait désorienté, a aussi amorcé son caucus présessionnel fin janvier. La semaine précédente a été difficile, Alexandre Cloutier, Agnès Maltais et Nicole Léger annoncent qu’ils ne brigueront pas les suffrages en 2018. Et puis, le slogan, dont personne ne semble comprendre «L’État au gym ou au régime», accompagné d’un visuel presque soviétique.
Mais on met la table, on se campe, le PQ défendra la social-démocratie, voilà un terrain taillé sur mesure pour lui. Quelques jours plus tard, il entame son conseil national sur fond de mauvais sondage. Lisée est calme, Lisée est souriant. Quelque chose se trame.
Eh hop, quoi? Hivon
Alors que se termine le Conseil national, Lisée fait apporter un deuxième lutrin sur la scène du Palais des congrès de Saint-Hyacinthe. Une métaphore maritime de capitaine et de navire plus tard, voilà Véronique Hivon vice-cheffe. Voilà un coup inusité, vous croirez. Certains se rappelleront 1995 alors que Lisée était conseiller de Jacques Parizeau pendant la campagne référendaire, allez en parler à Lucien Bouchard!
Nouveau logo et taux de chômage
Pendant ce temps, QS changeait son logo, leur valant des commentaires mitigés. Les intentions de vote solidaires, elles, ont baissé de 3 points. À 9 mois des élections, rien d’alarmant… Pour sa part, Philippe Couillard ne peut que regarder le gigantissime 39% d’intentions de vote dans les sondages qu’on accorde à son homologue nationaliste caquiste. Meilleure chose à faire, continuer à faire de belles annonces et montrer du doigt l’économie qui roule à fond le train? Probablement.