Lanaudière est la deuxième région où l’intention de se lancer en affaires ailleurs est le plus envisagé, selon l’Indice entrepreneurial québécois 2015. Les difficultés de financement des nouvelles entreprises et les obstacles administratifs en démotivent plusieurs à rester.
Par Nicol-Ann Colas | Arts, lettres et communication
Seulement 18,8% des répondants souhaitent entreprendre dans Lanaudière. Près de 69,4% d’entre eux, situés dans l’ensemble du Québec, souhaitent entreprendre dans leur région de domicile.
Jeanne Lebel, une jeune entrepreneure qui a créé avec une amie sa propre collection de lingerie pour femmes de taille forte qui se nomme J3L voulait fonder son entreprise dans Lanaudière, mais elle s’est résigné et l’a fait à Montréal. «Il y avait des centres de financement dans Lanaudière, par contre, le montant de subvention n’était pas assez élevé pour ce que nous on avait de besoin ou ça ne correspondait pas au profil que nous on avait. Donc, on n’est pas capable d’en trouver présentement.»

OBSTACLES ET FACTEURS DÉCLENCHEURS
Le premier obstacle que rencontre un entrepreneur lors de son démarrage d’entreprise, est le financement, affirme avec assurance Martin Gauthier, conseiller en lancement d’entreprise pour CIENOV, dont les bureaux sont situés à Repentigny. Ce besoin est ressenti par une grande part des entrepreneurs qui souhaitent voir naître leurs projets, mais il est difficile de trouver des subventions pour les aider.
Le problème est que les nouvelles entreprises doivent compétitionner avec celles établies pour obtenir des subventions. «Si on regarde ça logiquement, à qui devrait-on donner une subvention?» ironise-t-il. Plusieurs aides subventionnelles sont offertes un peu partout au Québec. Toutefois, Lanaudière est une région où il est plus complexe d’en trouver à cause de ses difficultés administratives.
DÉMARCHES POUR SE LANCER
Un autre embarras rencontré par les entrepreneurs pour leur début en entrepreneuriat, est «toute la complexité administrative», relève Martin Gauthier en toute franchise.
Cela a un impact important sur le développement économique. «De 1997 à 2014, le Parti québécois avait mis en place des centres locaux de développement dans toutes les MRC du Québec. Il y avait des enveloppes budgétaires puis des professionnels qui aident au développement économique.»
Depuis 2014, le gouvernement libéral a cessé de financer le Centre local de développement économique des Moulins CLDEM situé dans Lanaudière. Ils sont toujours restés autonomes pour faire le développement économique, mais la MRC a, par la suite, signé une entente de délégation stipulant qu’elle allait elle-même le faire. «Si on regarde Lanaudière, fin 2014 et début 2015, il y a des places où il a plus personne qui fait le développement économique parce qu’ils n’ont pas encore intégré la MRC», explique le conseiller en lancement d’entreprise. Pour les entrepreneurs qui ne font pas partie de la MRC, il est difficile d’obtenir leur aide.
L’avis de Jeanne sur l’administration et sa complexité est loin d’être en opposition. «Je trouve que le Québec encourage beaucoup les gens à devenir entrepreneur, mais malheureusement on n’a pas tous les outils pour le faire ou les outils qu’ils nous fournissent sont difficiles à aller chercher.» Il était donc difficile pour cette jeune entrepreneure d’avoir les moyens d’entreprendre dans sa région, Lanaudière.
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