Tout le monde le sait: notre corps a besoin d’hydratation. Chaque personne TDA ou TDAH le sait également: notre cerveau a besoin d’attention. La manière de chercher cette attention est par le sommeil, l’activité physique et la médication. Mais y a-t-il une différence entre le TDA et le TDAH?
Par Sarah Allard-Pusca
Quand on pense au trouble du déficit de l’attention (TDA), nous imaginons quelqu’un qui est rêveur, qui perd le but de ce qu’il fait parce qu’il est dans la lune et qu’il est un peu plus lent à démarrer un projet. Bref, un peu comme nous tous un dimanche matin en lendemain de veille! Selon le DSM-5 (le diagnostic and statistics manual, la bible des psychiatres), lorsque quelqu’un a des oublis fréquents, perd ses objets, se laisse facilement distraire par des stimuli externes et a du mal à s’organiser tout en évitant des tâches qui demandent un effort de concentration soutenu, ne se conforme pas aux consignes et semble souvent ne pas écouter lorsqu’on lui adresse la parole, il sera généralement diagnostiqué TDA.
LE TDAH
Toujours selon le DSM-5, chez une personne qui a du mal à se tenir tranquille, car il remue ses mains ou ses pieds en se tortillant sur sa chaise, se lève lorsqu’il devrait rester assis, a du mal à attendre son tour en laissant échapper une réponse à une question qui n’est pas encore formulée intégralement ou bien interrompt son interlocuteur, souvent le TDAH (Trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité) est diagnostiqué.
DU POINT DE VUE NEUROLOGIQUE
A priori, TDA et TDAH semblent différents, mais pourtant on les a inclus dans la même catégorie et on les traite de façon similaire, car le dysfonctionnement se trouve dans la même région du cerveau : l’aire préfrontale.
C’est comme un filtre défectueux qui fait en sorte que la personne atteinte de ce trouble ne réussit pas à faire abstraction des stimuli mineurs dans leur environnement ou ne parvient pas à contrôler ses envies ou ses émotions.
Il faut noter que ces symptômes doivent avoir un impact négatif direct sur le fonctionnement social, académique ou professionnel de la personne.
DU POINT DE VUE STATISTIQUE
Selon le psychiatre Dr Fallu, chez les enfants il y a 20 à 30% de la population qui souffrirait de TDA, 15% de TDAH et le reste, donc la majorité, présentent un type mixte. Par contre, chez les adultes 56% seraient de type TDA et 44% mixte. Cela nous démontre qu’avec le temps, le TDAH ferait place au TDA. Alors, en fonction de l’évolution, avec l’âge on réussirait à rester plus tranquille, mais l’inattention prend le dessus.
DU POINT DE VUE DU SAIDE
Parmi les 230 étudiants suivis au SAIDE, il y en a 103 qui doivent composer avec un trouble d’inattention, d’hyperactivité ou les deux. Selon Mme France Babin, le SAIDE leur attribue les accommodements suivants: rencontres afin d’aider chacun individuellement avec l’organisation et la gestion du temps, passage des examens dans un local tranquille doté de postes informatique, la prise de notes par un pair, le café tuteur, ajout de temps supplémentaire pour la passation des examens (en moyenne de 33% à 50%), lettre informative aux enseignants concernant les mesures spéciales. Pour être admissible au SAIDE, le diagnostic de TDA/TDAH doit être posé par un psychiatre, neurologue, psychologue ou un médecin de famille formé dans le domaine du TDAH.