L’industrie brassicole est en plein essor au Québec, mais les cultivateurs de houblon se font plutôt rares. Un gentleman fermier du nom de Ryan Allen se cache dans les contrées lanaudoises, à Rawdon. Il produit le houblon, l’orge et le blé qu’il utilise pour fabriquer sa bière. Visite à la ferme Macallen.
Par Fanny St-Georges | Arts, lettres et communication
D’où est venue l’idée de la houblonnière ?
Depuis l’université, je suis un grand buveur de bière importée. On voulait faire de la bière en premier et un jour finir par produire nos ingrédients de base. Nous avons acheté la ferme de mon grand-père en 2004 avec l’idée d’avoir une ferme brassicole.
Souhaitez-vous augmenter votre production afin d’en vendre les surplus ou agissez-vous seulement en autosuffisance pour vos propres projets ?
Avec nos surplus, on fait des échanges entre producteurs avec d’autres pays pour avoir des variétés qu’on n’est pas capable de faire pousser au Québec. C’est un produit agricole, donc des fois on a des surplus et d’autres années, on a des pénuries. Avec des surplus, on a la capacité de passer au travers des années plus difficiles et en même temps, on a un peu de stock à échanger avec d’autres brasseurs.
Vous vous dirigez vers une certification biologique. Pourquoi pensez-vous que c’est un incontournable dans les productions agricoles ?
De plus en plus, les consommateurs veulent savoir d’où proviennent les aliments qu’ils consomment. En se rapprochant de la demande de la clientèle, on augmente la possibilité de succès et on touche directement notre marché ciblé. Nous serons officiellement certifiés en décembre.
Pour le moment, les levures utilisées pour faire la bière sont surtout de provenance des États-Unis. Comment pourrait-on arriver à produire une bière totalement lanaudoise ? :
On est en train de faire des recherches pour isoler une levure sauvage, mais c’est de la technique en laboratoire. Je pense que d’ici deux ou trois ans, on risque d’avoir une gamme de bière 100% Lanaudière, Rawdon, et vraiment faite avec de la levure du coin.
L’avenir du houblon est assez prometteur au Québec. Qu’est-ce qui explique une telle expansion depuis les dernières années ?
Chaque année, les microbrasseries grossissent et de nouvelles s’installent. Chaque terroir donne son goût, alors les brasseurs se lient avec des fermes brassicoles ou des producteurs dans leur coin pour être capables de dire qu’ils produisent des bières de terroir. Les gens sont de plus en plus intéressés de voir une bière entièrement locale sur les tablettes.
Quelle est l’avenir de la ferme Macallen en matière de houblon ? :
En 2017, on va importer d’autres variétés de vignes. On va aussi essayer des croisements avec des variétés établies depuis dix ans ici. On veut croiser deux ou trois plans pour faire un houblon vraiment étampé Macallen et on a des plans pour agrandir la brasserie. Donc ça va prendre plus de houblon !