Insecte destructeur dans Lanaudière

L’agrile du frêne oblige les municipalités canadiennes à dépenser près de 2 G$ lors des 30 prochaines années pour remplacer les arbres abattus et Lanaudière n’y échappe pas.

Par Kellyanne Benoit | Arts, lettres et communication

Ce coléoptère originaire d’Asie a été détecté en Amérique du Nord en 2002 et s’est propagé sur tout l’ouest du Québec. En 2008, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a remarqué la présence de l’agrile du frêne en Montérégie. L’infestation s’est ensuite propagée à Montréal et à Gatineau en 2011, à Longueuil en 2012 et à Terrebonne en 2013.  

L’insecte a évolué en Asie et il est venu au Canada à cause de l’exportation de bois contaminé. L’agrile contamine seulement les frênes, car il s’est «surspécialisé avec le frêne, on observe souvent ces spécificités-là dans la nature, évoque l‘agent en protection des végétaux, Hugo Fréchette. Avec l’agrile, le degré de précision de l’évolution fait en sorte qu’il se reproduit seulement sur les frênes.» Un frêne malade est fragile et les branches sont cassantes, alors il faut le faire couper par un élagueur professionnel et «cela coûte très cher aux municipalités», mentionne M. Fréchette.

Il faut aussi les remplacer, ce qui engendre d’autres coûts, mais il existe un traitement pour soigner les frênes infestés par l’agrile. Ce traitement est efficace seulement si le frêne n’est pas trop malade. Le prix des traitements pour un arbre varie de 3,50 $ à 7,00 $ par centimètre de diamètre.

Des frênes marqués en rouge par la Ville de Terrebonne chez un citoyen.
Des frênes marqués en rouge par la Ville de Terrebonne chez un citoyen. Photo: Kellyanne Benoit.

JOLIETTE N’EST PAS ÉPARGNÉE

L’agrile est une menace pour tout le Québec et cette problématique affecte plus particulièrement Joliette puisque le couvert forestier est très grand. La ville possède beaucoup d’arbres et «durant les années 1970, ils ont planté beaucoup de frênes parce qu’ils poussaient rapidement, mais avec cette nouvelle réalité on doit pouvoir prévenir et assurer le renouvellement du couvert forestier», exprime l’agente de communication de la Ville de Joliette, Sonia Hénault.

Éventuellement, les frênes vont mourir, car «c’est une fatalité», mentionne Mme Hénault et les villes devront les remplacer par d’autres sortes d’arbres pour renouveler la verdure sur les territoires.

Les villes devront aussi travailler de concert avec les citoyens pour traiter ou couper les arbres contaminés. Elles devront se positionner pour savoir s’il offre un soutien financier pour les particuliers qui possèdent des frênes sur leur terrain ou pour les traitements. «Ce sont tous les frênes publics, mais aussi sur les territoires privés qu’il faut gérer et surtout sensibiliser la population», évoque-t-elle.

L’ARGENT NE POUSSE PAS DANS LES ARBRES

Un citoyen de Terrebonne touché par cette problématique raconte sous l’anonymat qu’il a «vu un employé de la Ville devant chez [lui qui a] marqué les arbres avec un spray rouge et il est parti sans même les examiner». Le citoyen n’a reçu aucune explication de la Ville de Terrebonne et il a dû se renseigner auprès d’autres citoyens touchés par l’agrile.

Après avoir consulté Internet pour se renseigner, il a lu qu’il devra débourser les frais lui-même pour abattre les quatre frênes sur son terrain. Il va engager un élagueur professionnel qui va neutraliser le bois contaminé après avoir coupé les arbres  pour empêcher  le déplacement de l’insecte dans la ville.

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