Des cégépiens qui décrochent

Le taux de décrochage des étudiants du Cégep de Lanaudière augmente en raison de la transition difficile entre le secondaire et le cégep ainsi que le manque de services offerts aux étudiants.

Par Chynna Poon | Arts, lettres et communication

Le décrochage scolaire est devenu une grande source d’inquiétude chez les Québécois. Une étude du Cégep de Lanaudière indique que 30% des étudiants faisant des études préuniversitaires les abandonnent au cours de leur première session.

Une raison qui pousse les étudiants à abandonner leurs études est le manque de motivation. «J’ai rapidement perdu la motivation d’aller au cégep, dit Emmanuelle Dalpé, ancienne étudiante au Cégep régional de Lanaudière à L’Assomption. Au secondaire, j’avais des bonnes notes sans avoir à étudier, mais lorsque je suis arrivée au cégep, cette méthode ne fonctionnait plus, alors j’échouais mes examens.»

Christophe Slogar faisant des devoirs à la bibliothèque du Cégep Régional de Lanaudière à Terrebonne. (photo: Chynna Poon)
Christophe Slogar faisant des devoirs à la bibliothèque du Cégep Régional de Lanaudière à Terrebonne. (Photo: Chynna Poon)

LA TRANSITION DU SECONDAIRE AU CÉGEP

L’un des facteurs de l’abandon des études collégiales est «le choc du passage du secondaire au collégial», selon le Conseil des collèges. Selon Emmanuelle Dalpé, le problème vient des écoles secondaires. Si elles préparaient mieux pour ce qui s’en vient, ce serait plus facile de s’adapter et les nouveaux étudiants auraient des meilleures performances au collégial.

Nadine Lajeunesse, API au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne, croit qu’au contraire les étudiants sont généralement assez bien préparés. «On ne peut pas éviter aux jeunes le choc de l’adaptation, dit-elle. C’est vrai qu’il y aurait un coup à donner pour mieux les préparer, mais par rapport au choc de l’adaptation, même si on le disait aux jeunes, ça ne changerait pas grand-chose, c’est vraiment le fait de le vivre qui est nécessaire.»

Pour l’étudiant du Cégep de Terrebonne Christopher Slogar, la transition a été plutôt difficile. «Personellement, l’ajustement a été rude puisqu’au secondaire je faisais rarement mes devoirs et prenais mes études à la légère, affirme-t-il. Rendu au cégep, la charge de travail était plus grande alors l’adaptation était difficile.»

LES SERVICES OFFERTS

Les nombreuses compressions qu’ont connues le Cégep de Lanaudière au cours des dernières années ont un impact sur la réussite des étudiants car moins de services leur sont offerts. «Les étudiants de Lanaudière ont besoin de plus de ressources afin de les aider par rapport à leurs stratégies d’étude, de leur organisation personelle et de leur gestion du temps, selon Nadine Lajeunesse. Il y a un manque aussi de services par rapport à l’aide psychologique pour leurs difficultés personnelles puisque les étudiants sont dans une période de leur vie où ils deviennent de plus en plus autonomes et responsables.»

Christophe Slogar croit en fait que toutes les ressources nécessaires sont là. «Il y a le CAFÉ et le SAIDE, qui sont des services offerts pour les élèves en difficultés, dit-il. Il y a des API pour nous orienter et les enseignants sont souvent disponibles. Je n’avais simplement pas la motivation.» Une partie de la problématique est le fait que certains étudiants ignorent l’existence des ressources offertes. «Je n’étais pas au courant des services de mon cégep, avoue Emmanuelle Dalpé. Si j’avais su que je pouvais prendre un rendez-vous avec un API, cela m’aurait beaucoup aidé et je n’aurais peut-être pas abandonné le cégep.»

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