L’exode de la jeunesse lanaudoise vers les grandes villes est plus important chaque année malgré les solutions mises en place.
Par Laurence Roberge | Arts, lettres et communication
Le nombre de citoyens de 15 à 24 ans a diminué de 6% dans Lanaudière depuis 2013, alors qu’il était en croissance de 2001 à 2012, selon une étude réalisée en 2016 par l’Institut de la Statistique du Québec.

ÉTUDES SUPÉRIEURES ÉLOIGNÉES
Cette diminution s’expliquerait par le manque d’établissements d’enseignement supérieur, car la région a seulement trois cégeps. «Dans le nord de Lanaudière, il est quasi impensable de ne pas se déplacer quand on veut poursuivre nos études», déplore une agente de migration de l’organisation Place aux jeunes en région, Caroline Doucet.
Les études universitaires sont néanmoins de plus en plus accessibles, car plusieurs cours de l’Université du Québec à Montréal sont désormais offerts au campus de Lanaudière. Les jeunes lanaudois en profitent et en sont heureux, car cela leur évite un tel déplacement. «Ça améliore ma qualité de vie», affirme une étudiante de ce campus, Roxanne Néron-Lefebvre.
Le trafic de Lanaudière à Montréal pèse lourd dans la balance lorsque les Lanaudois doivent décider entre vivre en banlieue ou en ville. «Le temps de voyagement pour se rendre à Montréal, c’est fou», explique une jeune lanaudoise qui souhaite déménager dans la métropole, Vickie Dugas.
Plusieurs jeunes adultes préfèrent donc vivre en ville afin d’éviter le trafic en utilisant les transports en commun. L’un des avantages de la ville est d’ailleurs ses nombreux transports en commun.
ATTRACTIONS PLUS NOMBREUSES
La jeunesse lanaudoise est également attirée par la panoplie d’activités offertes en ville, en passant des festivals aux bars. «À Montréal, tu ne t’ennuies pas», confirme Mme Dugas.
Une atmosphère si mouvementée ne plaît tout de même pas à tous, car vivre en ville signifie être constamment entouré de personnes. «C’est [Montréal] vraiment surpeuplé et j’ai de la misère à être confortable là-dedans», confie Mme Néron-Lefebvre.
Quitter sa région n’est pas un choix facile, surtout que Lanaudière déborde d’attraits absents en ville. La beauté et le calme de la banlieue sont des qualités importantes pour les jeunes.
Le coût de la vie influence également la décision, car le logement, entre autres, est moins cher en région. «À Montréal, tu vas avoir un taudis pour le même prix qu’un logement qui a du sens à Terrebonne», dit Mme Néron-Lefebvre, outrée.
FREINER L’EXODE
Alarmées par la situation actuelle, des organisations comme Place aux jeunes en région tentent de freiner ce déplacement en ravivant la flamme de toutes les façons. Des séjours exploratoires, un cyberbulletin hebdomadaire et des visites dans les salons d’emplois servent à prouver aux jeunes qu’ils ont un avenir en région.
«C’est important pour la vitalité de nos municipalités», soutient Mme Doucet. Elle admet que les impacts se font déjà sentir dans Lanaudière, c’est pourquoi il est grand temps d’agir.