38% des étudiants du secondaire ayant un travail ont de la difficulté à le concilier avec leurs études, confirme une étude du Comité de prévention de l’abandon scolaire de la MRC de Joliette (Comité PAS), publiée en octobre 2012.
Par Camille Brossard | Arts, lettres et communication
Une étudiante de secondaire 4 à l’école Armand-Corbeil, Vicky Paulhus, âgée de 15 ans, travaille à temps partiel 15 heures par semaine surtout la semaine afin de garder ses fins de semaine pour faire des devoirs.

UNE ÉLÈVE FATIGUÉE
À son travail, elle doit parfois rester plus tard, même si son quart de travail est fini. Elle a dernièrement dû rester 45 minutes de plus. «22 h 45, c’est tard pour une élève, surtout quand je me lève à six heure du matin», affirme la travailleuse à temps partiel. Vicky, fâchée, mentionne son indisponibilité à travailler aussi tard, elle doit se préparer pour l’école en arrivant et plus elle finit de travailler tard, plus elle se couche tard.
Elle reste malgré tout bien organisée dans ses devoirs, laissant parfois de côté son sommeil. «Mes devoirs, je peux les gérer, mais dormir est plus difficile», confie-t-elle.
Vicky Paulhus a néanmoins des professeurs indulgents. Ils lui font parfois reprendre ses examens sur l’heure du midi et ils comprennent que les étudiants peuvent avoir d’autres activités en dehors de l’école.
DES PATRONS À L’ÉCOUTE
La jeune femme n’a pas des patrons tout à fait à l’écoute de ses besoins, mais la gérante du Tim Hortons sur le boulevard Moody, Lyne Dubeau, quant à elle, prend soin de son équipe, majoritairement composée d’étudiants du secondaire.
«Nous sommes consciencieux des gens allant à l’école, précise-t-elle. Alors, on leur donne des plus petits quarts de travail, on respecte leurs demandes.» La gérante et son équipe ont à coeur la réussite et le bon fonctionnement de leurs employés, tant à l’école qu’au travail.
Quand Lyne remarque un employé présentant plus d’anxiété, elle prend le temps de discuter avec lui et d’établir la provenance de cette anxiété, «si c’est ici ou s’il en a trop sur les épaules», dit-elle. Elle va aussi essayer de donner une tâche demandant moins d’efforts et moins de contacts avec les clients.
Le Tim Hortons situé sur le boulevard Moody n’a pas de service à l’auto et, selon la gérante, cela baisse déjà le niveau stress chez ses employés puisque le service au volant demande plus d’efficacité.
DES PROFESSEURS À L’AFFÛT
L’enseignant d’histoire à l’école secondaire Armand-Corbeil, Martin St-Marie, encourage ses élèves à ne pas travailler plus de dix heures par semaine parce que c’est déjà beaucoup «considérant les 40 heures passées à l’école, s’exclame-t-il. Cela fait 50 heures de travail, et ce, sans compter les devoirs. Tu deviens fatigué.»
Martin observe souvent ses élèves s’endormir sur leur bureau à cause de la fatigue et cela peut rendre la remise de travaux difficile, tout comme pour la motivation de les faire ou de tout simplement aller à l’école.
«Je dois leur dire s’ils travaillent trop, constate Martin. Souvent, ils ne s’en rendent même pas compte, mais le travail est la principale raison de leur difficulté à joindre les deux bouts.» Martin leur offre donc une grande flexibilité dans son horaire, une disponibilité, des consignes claires et il les incite à mettre la priorité sur les études.