L’augmentation du prix des terres agricoles de la région de Lanaudière ne cesse de monter depuis les dernières années, et ne laisse aucun agriculteur indemne. Cette hausse représenterait une menace et une inquiétude pour les agriculteurs ne possédant plus la totalité de leurs terres agricoles.
Par Daphnée Plante | Arts, lettres et communication
Les terres agricoles de Lanaudière sont les plus touchées par la hausse puisque leur valeur est plus grande en terme de production. Étant la priorité, la production du produit agricole cause un impact coûteux pour les agriculteurs. «Au cours des dernières années, les productions végétales étaient plus rentables, explique le Directeur régional adjoint de l’union des producteurs agricoles de Lanaudière, Claude Laflamme. Également, les normes environnementales, pour certaines productions animales, ont amené les agriculteurs à investir dans les terres.» Certains agriculteurs ont laissé la production animale de côté pour rejoindre la production végétale puisque c’était pour eux un milieu plus sécurisant.
Les terres agricoles de Lanaudière ont connu une grande croissance en terme de valeur. «Personnellement, je ne crois pas que c’est une tendance qui va se maintenir au cours des prochaines années, dit M. Laflamme. Il devrait y avoir une stabilité dans le prix des terres.» Une stabilité serait effectivement un souhait pour tous les agriculteurs de Lanaudière et du reste du Québec.

DES AGRICULTEURS INQUIETS
Que les agriculteurs soient inquiets du futur de leurs terres n’est pas surprenant, mais certaines de leurs inquiétudes sont plus grandes que d’autres. Les agriculteurs de la région n’ont pas toujours le choix quand il est question de l’avenir de leurs terres. Parfois, ils n’ont malheureusement pas d’autres chemins à prendre que celui de la vente.
«Que les terres se dirigent vers des promoteurs plutôt que les agriculteurs est une grande inquiétude», mentionne la propriétaire de l’Entreprise Malisson, Martine Brisson. Ce sont pour des promoteurs et investisseurs privés que les agriculteurs n’ont d’autres choix que de vendre leurs terres et, puisque les municipalités augmentent les taxes, il est difficile pour les agriculteurs de garder la possession de leur terres. «Les taxes n’arrêtent pas d’augmenter dans mon coin [Saint-Jean de Matha]», révèle le propriétaire de la ferme Vallée Verte, David Gadoury.
UNE MENACE POUR LES JEUNES AGRICULTEURS
Avec le prix des terres qui ne cesse d’augmenter et la vente au non-agriculteur, ce problème deviendra une menace pour les agriculteurs qui débutent dans le métier. Le budget des jeunes agriculteurs rétrécit sous cette hausse qui menace la totalité de Lanaudière où se trouvent les terres les plus coûteuses. Selon la Financière agricole, de 2011 à 2014, le prix moyen des terres agricole a augmenté de 8 885$ à 12 000$ l’hectare. «Il est beaucoup plus difficile pour les jeunes agriculteurs de s’offrir une terre aujourd’hui, dit David Gadoury. C’est une problématique qu’il ne faut pas avoir peur de dénoncer.» Malgré cet enjeu malheureux, les agriculteurs gardent une pensée pour les nouvelles générations à venir.