Les activités parascolaires victimes des moyens de pression

Les moyens de pression des employés du secteur public dans le cadre des négociations avec le gouvernement en vue du renouvellement de leurs conventions collectives affectent la vie collégiale au Cégep de Terrebonne. Les étudiants ont hâte que les parties s’entendent.

Par Ariane Daigle | Arts, lettres et communication

Des activités parascolaires et culturelles de l’automne ont été annulées ou reportées à la prochaine session. Pour les clubs du cégep comme celui d’entrepreunariat, ce sont les activités de financement et le recrutement de nouveaux membres qui sont touchés.

La responsable du socioculturel du cégep, Manon Fleury, se voit obligée d’annuler certaines activités parascolaires qui avaient un bon impact sur l’apprentissage des étudiants. «Ce sont souvent des projets qui sont péripédagogiques, des activités qui passionnent les professeurs qui s’impliquent, mais qui ont aussi un impact dans des programmes ou dans des cours», explique-t-elle.

Des activités comme le prix littéraire des collégiens, l’intercollégial de cinéma ou bien le concours Science on tourne n’auront pas lieu, pour l’instant, cette année. Pour ce qui est du marathon d’écriture, les étudiants intéressés par le concours intercollégial pourront s’inscrire durant la session d’hiver 2016 même si le concours local a été annulé.

La présidente du syndicat des enseignants du Cégep régional de Lanaudière de Terrebonne, Maryse Prud’Homme, en compagnie de ses collègues lors d’une manifestion cet automne. La façon dont le gouvernement traite ses employés l’inquiète pour l’avenir. Elle craint qu’après les négociations les enseignants n’aient plus la motivation de continuer à participer aux activités parascolaires et culturelles du Cégep.
La présidente du syndicat des enseignants du Cégep régional de Lanaudière de Terrebonne, Maryse Prud’Homme, en compagnie de ses collègues lors d’une manifestion cet automne. La façon dont le gouvernement traite ses employés l’inquiète pour l’avenir. Elle craint qu’après les négociations les enseignants n’aient plus la motivation de continuer à participer aux activités parascolaires et culturelles du Cégep. (Photo : Le Trait D’Union)

Un appui sans équivoque

Les membres de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ) ont voté à 73% pour l’obtention d’une grève de six jours à différents moments, d’octobre à décembre. Le Cégep de Terrebonne est l’établissement collégial ayant obtenu le plus grand pourcentage de votes favorable par ses enseignants avec 96,5%. Prévus du 1er au 3 décembre, les trois derniers jours de grève seront finalement reportés, au besoin.

Choix des moyens de pression

La FNEEQ a établi au début de l’automne une liste d’actions administratives à boycotter par les enseignants des cégeps. Leur syndicat local était libre de choisir ensuite lesquelles retenir. «Nous n’avons pas ciblé les activités parascolaires et culturelles comme étant des activités qui allaient être touchées par le boycotte», affirme un membre du comité de négociation à la FNEEQ, François-Olivier Chené. Les enseignants du Cégep de Terrebonne ont quand même choisi de le faire.

«Ce n’est pas obligatoire pour un enseignant, les activités parascolaires, déclare la présidente du syndicat des enseignants du Cégep de Terrebonne, Maryse Prud’Homme. La plupart le font par intérêt personnel ou par souci de compléter la formation qu’ils donnent. Ça permet d’enseigner dans un contexte différent que celui de la classe traditionnelle.» L’enseignante soutient que les moyens de pression n’auront aucun impact sur l’apprentissage des étudiants.

La décision de boycotter les activités parascolaires n’est pas dans le but de nuire aux étudiants. Au contraire, certains enseignants étaient réticents par rapport à cette décision puisqu’ils ne veulent pas les brimer et ils veulent leur soutien. L’objectif est de ralentir le processus, tout en évitant la grève générale. «Cette situation n’est pas évidente, mais il faut ce qu’il faut», croit Mme Prud’Homme.

Des étudians aux réactions mitigées

Les étudiants réagissent de différentes façons au boycotte des activités parascolaires. «Certains comprennent la situation, d’autres sont déçus et il y en a qui sont fâchés, dit le vice-président interne de l’association étudiante du Cégep de Terrebonne, Karl-Olivier Labrie. On reçoit plusieurs échos.» Il constate que les étudiants contre les moyens de pression des enseignants sont fâchés puisqu’ils sont touchés personnellement. Ils restent tout de même calmes à l’égard de la situation.

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