Des chiffres alarmants pour la DPJ dans Lanaudière

Le taux de signalements à la Direction de la protection jeunesse (DPJ) de Lanaudière a augmenté de 9% en 2014, une situation qui inquiète l’organisme.

Par Justine Arancio | Arts, lettres et communication

Dans Lanaudière, il y a approximativement 100 000 jeunes âgés de 0 à 17 ans. Les signalements qui ont été faits à la DPJ pendant l’année 2014 recensaient plusieurs cas préventifs alors que plus du tiers étaient en lien avec de la négligence parentale. On remarque une hausse des signalements de 4,8% dans l’ensemble du Québec, ce qui correspond à environ 86 861 signalements au total. Cette augmentation est toutefois plus flagrante dans la région de Lanaudière (9%).

Il y aurait environ 17,5 signalements par jour. De ceux-ci, 41% sont retenus alors que 33% font l’objet d’interventions. Dans le nord de la région, à Joliette par exemple, il y aurait plus de signalements portant sur la négligence parentale. Dans le sud, comme à Terrebonne, il s’agirait d’une plus grande quantité de signalements par rapport à des troubles de comportements. ère (9%).

L’école primaire Bernard-Corbin, dans le secteur de Terrebonne, à Lanaudière, où la DPJ a récemment fait le suivi d’un enfant. Au fil des ans, les signalements sont de plus en plus nombreux dans Lanaudière. (Photo: Justine Arancio)
L’école primaire Bernard-Corbin, dans le secteur de Terrebonne, à Lanaudière, où la DPJ a récemment fait le suivi d’un enfant. Au fil des ans, les signalements sont de plus en plus nombreux dans Lanaudière. (Photo: Justine Arancio)

Les enseignants et le personnel de soutien dans les écoles primaires tentent au mieux de leur capacité d’aider les jeunes ayant des problèmes familiaux. La confidentialité des informations leur rend par contre la tâche difficile. Ils ne peuvent pas aider les enfants comme ils le souhaiteraient.

La technicienne en éducation spécialisée (TES), Karelle Tourangeau, travaille à l’école primaire Bernard Corbin depuis plusieurs années et dit ne pas avoir remarqué un grand changement par rapport au nombre de cas d’enfants maltraités ou négligés. Depuis le début de cette année scolaire, un seul signalement a été fait par l’école.

«La DPJ fait le suivi elle-même, explique la TES. Dernièrement, des intervenants sont venus en classe parler à un nouvel élève. Nous sommes concernés seulement quand la protection de la jeunesse nous demande de l’aide dans le suivi, sinon ce sont des informations qui restent confidentielles. Nous ne sommes pas tenus au courant.»

Point de vue juridique

L’avocate dans le domaine familial et de la jeunesse, Nancy Malo, dit ne pas avoir remarqué une demande plus élevée de clients dans son secteur. Elle ne s’inquiète pas pour la hausse de signalements à la direction de la protection jeunesse. Elle croit que la situation économique est l’une des causes. «Les familles défavorisées et les personnes qui vivent des conflits économiques pourraient être plus à risques d’avoir un dossier avec la DPJ. Cela pourrait expliquer un grand nombre de signalements reçus dans la dernière année.»

Me Malo ajoute que les dossiers concernant la DPJ sont complexes et exigeants. «Ce n’est pas un milieu facile, on travaille beaucoup avec des personnes défavorisées. On doit arriver à gérer leurs émotions. Ce n’est pas facile pour eux de perdre la garde d’un enfant ou de recevoir des reproches, déclare-t-elle. On essaie de les aider à cheminer le plus possible dans des périodes difficiles de leur vie.»

Opinion différente de la DPJ

Le directeur de la protection de la jeunesse de Lanaudière, Éric Salois, croit que la situation est une source d’inquiétude. «Il est certain que comme directeur de la DPJ, je trouve la situation préoccupante puisqu’on parle d’une hausse de signalements constante.»

Selon lui, les citoyens n’hésitent plus à communiquer avec la DPJ par mesure préventive contrairement à avant. Éric Salois croit que les gens ne sont pas assez informés par rapport aux ressources qui sont mis à leur disposition par la société.

QUESTIONS-RÉPONSES : Une hausse de signalements constante

Justine Arancio: Comment déterminez-vous si vous faites le suivi d’une famille ou non?

Éric Salois: On essaie d’aller chercher le plus d’informations. Ensuite, on regarde si nous avons assez d’éléments pour faire une intervention complète.

JA: La situation est-elle inquiétante selon vous?

ES: C’est préoccupant puisqu’on parle d’une hausse de signalements constante. Lanaudière a la plus haute augmentation du groupe d’âge des 0-18 ans au Québec alors que certaines régions connaissent une baisse de ce même groupe d’âge.

Une réflexion sur “Des chiffres alarmants pour la DPJ dans Lanaudière

  1. Selon la DPJ, la detresse observee actuellement dans de nombreuses familles est « alarmante » et exige une mobilisation du milieu et des ressources pour tenter de mieux en comprendre les causes et ultimement en reduire les impacts.

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