Le nombre de prêtres catholiques est en baisse dans le diocèse de Joliette qui regroupe la région de Lanaudière depuis quelques années. L’appel de prêtres se fait encore, mais les répondants sont moins présents. Les ministres ordonnés prêtres diminuent puisque ceux-ci vieillissent et que la relève se fait plutôt rare.
Par Johanny Leblanc | Arts, lettres et communication

«Cette diminution de la relève est due aux choix de vie que les prêtres doivent faire, car l’église oblige le célibat, souligne le prêtre modérateur du presbytère de l’Épiphanie, Paul Léveillée. Les équipes pastorales ont cependant droit au mariage, mais n’ont pas plus de vocations en terme de chiffre.»
Le diocèse de Joliette a ordonné seulement 20 prêtres dans les 24 dernières années. C’est moins d’un prêtre par année. Il n’y a qu’un seul séminariste qui est présentement en cheminement et qui est originaire du diocèse, un jeune homme âgé de 22 ans.Il y a toutefois deux candidats africains qui cheminent eux aussi pour le diocèse de Joliette.
«Ce qui n’aide pas l’Église, c’est la recherche spirituelle des croyants, affirme Paul Léveillée. Ils veulent vivre la vie chrétienne, mais dans une autre dimension.»
Fidèles manquants
Non seulement les prêtres se font rares, mais les fidèles le sont tout autant. La fréquentation régulière de l’église n’est plus ce qu’elle était. Ils veulent rester croyants sans remplir leur devoir d’assister à la messe du dimanche. Le taux de croyants allant à l’église le dimanche a chuté de plus de 50% dans la région de Lanaudière.
«Les gens sont plus tentés vers d’autres divertissements, explique le fidèle, Wilca Jean. Ils ne veulent plus se déplacer. Pour ma part, je n’ai jamais manqué une seule messe du dimanche depuis 40 ans.»
Futur stable
Malgré la diminution du nombre de prêtres, le taux de baptêmes n’a pas changé avec les années. Le mariage aussi reste populaire. Le prêtre de 42 années de métier, Paul Léveillée, n’a aucune crainte concernant le futur de l’Église. Elle est dans plusieurs sphères d’utilisations et elle est nécessaire au bien-être de la société, croit-il.
La disparité entre le nombre prêtre et sa relève ainsi que la baisse du nombre de pratiquants ne représente pas de danger en ce qui concerne l’Église. «C’est comme une voiture avec quatre pneus. Il peut y avoir une crevaison quelque part, mais les autres peuvent bien aller», exprime Paul Léveillée avec un ton loufoque.
«L’Église ne s’éliminera jamais, elle est éternelle», conclu Wilca Jean.