Avec plus de quarante ans de métier comme conférencier, Jean-Marc Chaput sait convaincre une audience en prônant l’espoir, les défis, le rire et l’engagement. Il a pourtant été confronté à des moments plus difficiles en apprenant la maladie mentale de sa fille. Jean-Marc Chaput a trouvé les mots pour affronter le tabou du suicide.
Par Marilyne Romero | Arts, lettres et communication
Comment avez-vous réagi face à cette nouvelle?
C’est un coup de poing. On ne s’y attend pas du tout. Comme c’est ma fille et que j’adore mes enfants, je me suis demandé ce que je pouvais faire pour l’aider.
D’où est venu votre courage d’aborder ce sujet publiquement?
J’ai toujours voulu aider les gens. C’est un sujet tellement tabou, personne n’ose en parler, mais il faut en parler.
De quelle façon avez-vous abordé ce sujet en conférence?
Je l’ai abordé d’une façon très personnelle, en expliquant tout le périple qu’on a traversé. L’important est de ne pas nier le problème et d’être présent pour la personne. L’aidant doit aussi se protéger et être en forme pour être capable d’aider la personne malade.
De quelle façon réagit le public lors de cette conférence?
Le public est toujours surpris que j’en parle aussi ouvertement. D’un autre côté, si nous voulons que ça progresse un jour, il faut que quelqu’un ose le dire.
Quels sont les moyens pour prévenir une tentative de suicide?
Il faut être très à l’affût et c’est très difficile. Je ne l’étais pas à l’affût. Pendant des années, elle m’a dit que ça faisait mal en dedans et que c’était difficile. Je ne pensais pas au suicide comme tel. Je lui ai dit qu’elle devait aller voir un médecin, qu’elle avait peut-être quelque chose à l’intérieur qui ne fonctionnait pas. Le suicide, c’est quelqu’un qui a trouvé une mauvaise solution à un véritable problème.