Je m’appelle humain

L’édition 2021 du Prix collégial de cinéma québécois proposait, encore cette année, cinq films aux étudiants membres du jury. Le film Je m’appelle humain de Kim O’Bomsawin figurait dans la prestigieuse sélection.

Marie-Jeanne Tremblay

Le documentaire Je M’appelle Humain de Kim O’Bomsawin repose sur l’histoire de Joséphine Bacon et de sa poésie. Elle est l’une des voix les plus fortes des Premières Nations et porte en elle le cher désir de partager sa culture, issue d’une histoire trop oubliée. C’est à travers sa touchante plume que nous découvrons le récit et la mémoire d’un peuple humble et qui peut enfin être vivant après plusieurs années de silence.

La poésie de Bacon, tout comme la bande sonore (entre autres des rythmes de tambours), contribue à la création d’un sentiment d’immersion. La réalisatrice a su faire de ce documentaire une œuvre captivante, une grande rencontre artistique et culturelle, où l’engagement émotif du spectateur se crée naturellement. 

L’engagement est tel qu’on se laisse porter dans le documentaire comme on le ferait avec un film de fiction. Cette intimité permet d’avoir un regard neuf sur la nature du peuple autochtone et de le redécouvrir autrement, comme si c’était la première fois. Les poèmes de Joséphine Bacon, parfois narrés dans sa langue natale, forment un escalier dans lequel on a envie de monter pour atteindre une certaine spiritualité. Les silences qui viennent après ses lectures nous laissent le temps de bien capter la teneur des propos très chargés, mais sereins, de la poétesse. Ces moments silencieux donnent des frissons. 

Ses lectures sont accompagnées de musique innue qui nous transporte dans cette atmosphère mystique. Lorsqu’elle parle de son peuple, le visage de Joséphine Bacon s’adoucit pour traduire avec passion l’amour et le chagrin qu’elle porte en elle. 

Les prises de vue d’O Bomsawin traduisent très bien ses émotions. Le documentaire semble être à l’image de Joséphine Bacon et de son peuple : intime et rempli d’humilité. La réalisatrice nous transporte dans deux univers, l’un urbain, l’autre naturel, à l’aide de plans époustouflants. Les choix esthétiques de la réalisatrice sont tout en harmonie avec les paysages. Le parcours de Joséphine Bacon est plein de sagesse et donne à réfléchir. Il nous rappelle l’importance de nos racines et de notre culture… À la fin de ce visionnement, vous n’aurez qu’une envie : remplir votre sac des doux mots de la poétesse et partir vers les aurores boréales, où vous pourrez lire ses vers, blotti.e, devant un feu crépitant.

Écrit avec la participation de Kim-Ly Brochu.

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