Zoé rencontre Émile en prison

La contrainte de création littéraire choisie par Anthony Martin Alves dans le texte suivant est celle de l’acrostiche, c’est-à-dire que les premières lettres de chacune des phrases, lues à la verticale, forment le titre de l’histoire : Zoé rencontre Émile en prison. L’auteur a choisi d’en faire une interprétation originale dans son histoire aux accents maritimes.

Le texte qui suit est le gagnant de « l’exercice créatif à la manière de l’OuLiPo », réalisé dans le cadre du cours Écriture et littérature 101 avec l’enseignante Geneviève Côté. Les étudiant-es devaient rédiger une histoire à partir d’une contrainte choisie, comme le font les membres de l’OuLiPo (l’Ouvroir de Littérature Potentielle), un groupe fondé en 1960 qui explore la création par des jeux d’écriture.

Zoé a rencontré Émile il y a maintenant deux ans.

Occasionnellement, elle se rappelle leur rencontre.

Elle se réveilla comme toujours à 2h30, ce matin-là, pour aller travailler.

Regardant la météo, elle savait que la journée allait être difficile.

Encore de la pluie, cela faisait une semaine qu’elle ne cessait pas.

Ne pouvant rien y faire, elle partit en direction du port sous la pluie.

Cette journée était différente, elle le sentait, la pluie était plus intense, mais il avait aussi autre chose.

Orville, son capitaine, était déjà arrivé.

Tous les jours de la saison du homard, il arrivait plus tôt pour que le vieux Rick lui raconte ce que la mer lui avait chanté durant la nuit.

Rick lui raconta la même chose que les derniers jours : la mer ne va se calmer que si le prince Émile est libéré.

Ensuite, avec l’équipage, ils préparèrent le bateau bien que la mer et la pluie ne se calmaient pas.

Embarqué à bord du bateau, le capitaine leur rappela ce que Rick lui avait dit, car selon lui, si cela continuait, la saison devrait finir plus tôt.

Motivés, ils commencèrent à lancer les cages comme à l’habitude.

Il pleuvait tellement qu’ils étaient mouillés jusqu’aux os.

Les vagues étaient les plus grosses que tous avaient vues.

Emportés de tous les côtés, ils faisaient leur possible pour pêcher malgré tout.

En plus, tous ces efforts ne servaient pas, car ils ne remontaient absolument rien.

Ne voulant pas risquer davantage leur vie, ils décidèrent de retourner vers la terre.

Pendant le retour, Zoé repéra une de leur cage perdue au début de la semaine.

Rentrant bredouille, ils décidèrent de la récupérer : après une semaine, il devait bien y avoir quelque chose.

Il fallut que tout l’équipage tire pour remonter cette cage, car plus ils tiraient, plus l’orage était violent.

Sortie de l’eau, la cage ne contenait qu’un tout petit poisson extraordinairement beau, ses écailles étaient d’un bleu scintillant que Zoé récupéra.

Orgueilleux de ne rien rapporter, une partie des membres de l’équipage voulait le garder pensant qu’il valait cher tandis que les autres voulaient le remettre à l’eau pour éviter d’avoir une amende en plus de n’avoir rien pêché, ce qui provoqua la bagarre entre eux.

Ne pouvant plus le retenir tellement l’orage et l’équipage étaient violents,  Zoé échappa le poisson dans l’eau et d’un seul coup, tout redevint calme. 

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