Légalisation du cannabis: deux poids, deux mesures

Le cannabis est légalisé au Canada depuis le 17 octobre 2018. Cet évènement historique, politisé et controversé, divisera la population dans une éternelle confrontation entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Mais quelles sont finalement les conséquences de cette légalisation? Ô Courant explore la question. 

Par Mégane Garceau 

Pour les uns, cette date sera synonyme de liberté et pour d’autres de répression. D’une part, le droit de consommer et de posséder du cannabis et d’une autre l’application de la nouvelle loi avec les restrictions qu’elle comporte. 

Le corps policier s’est adapté à la loi. «Actuellement, tous les policiers affectés à la surveillance du territoire ont suivi les formations traitant du cadre législatif», commente Joël Lamarche, de la police de Terrebonne.

Homme qui tient un joint de cannabis. Photo: Flickr.

À L’AFFÛT

La police de Terrebonne a constaté une augmentation des arrestations pour capacités affaiblies par la drogue au volant. Il est toutefois difficile à déterminer si cet effet est directement relié à la légalisation. Avant, les agents n’étaient pas formés pour reconnaître les signes de facultés affaiblies au volant. «La formation de mise à jour sur différentes facettes de l’application de la loi et sur la détection n’est pas étrangère à cette augmentation», note Joël Lamarche. Plus de 17 dossiers reliés à la drogue ont été recensés du 17 octobre 2018 au 30 septembre 2019 contrairement à 9 dossiers du 17 octobre 2017 au 16 octobre 2018, sur le territoire de la police de Terrebonne. 

Les lois ont aussi été modifiées pour la possession. «Avant, nous procédions à l’arrestation des individus pour possession simple de cannabis et des accusations étaient portées à la cour, dit-il. Maintenant, nous donnons des constats d’infractions», ajoute l’agent Lamarche. 

Le cannabis est légalisé au Canada depuis le 17 octobre 2018. Photo: Pexels.

RÉPRESSION

La surveillance des lieux publics a aussi augmenté. «C’est plus répressif, dénonce le travailleur de rue Patrick Fournelle. Avant, les policiers en laissaient plus passer, maintenant ils donnent des tickets. Les lois sont très sévères à Terrebonne concernant les lieux publics.» 

Un consommateur de cannabis est passible d’une amende qui varie de 200$ à 500$ s’il consomme sur la place publique. En cas de récidive, le montant peut aller jusqu’à 1000$. «À Montréal, il n’y a pas de loi municipale pour les lieux publics, ajoute Patrick Fournelle. Ce sont les mêmes que la cigarette.» 

Pour les logements, «les propriétaires ont fait signer de nouvelles closes comme quoi c’est interdit de consommer du cannabis», continue Patrick. La consommation de cannabis à l’intérieur de logements est désormais considérée comme une entrave au bail. «Autrefois, il n’y avait pas de loi pour ça.»

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