Soif

Par Mohamed Adam Kamal

En une nuit froide, pleine de lunes.
Miracle. Merveille. Je vis pousser,
Au milieu des peines et des dunes,
À mille lieux, un petit boisé.

Dans le sable, un tracé hésitant
Creusa en moi l’espoir d’un possible.
J’y puisai l’hardiesse de croire un instant,
Cette promesse de rêve et d’impossible.

Ainsi entamai-je le pas, le regard au loin.
Dévorant les fruits du bonheur futur,
J’oubliai la rudesse du présent chemin
Pour mon étoile, voulu porter l’azur.

À l’horizon, comme je marchais,
Comme m’emplissait une douleur étrange,
Grandit l’oasis que je convoitais,
Entre les ombres apparut un ange.

La nuit met en quête d’une chaleur telle
Que les plis du désert ne peuvent offrir.
Une source pour abreuver ceux et celles
Qui ont quelque misère pour souvenir.

Montèrent au ciel les brumes du coeur,
Laissant derrière un trou béant.
Goûtèrent les ombres et les vapeurs,
Du mirage naquit un océan.

Sur son rivage je m’écroulai,
Dans le néant du bleu, noyai mon vide.
Échoua sur ma joue une fleur séchée,
Baiser rouge sur ma peau livide.

Puis passa devant mon oeil hagard,
Le petit ange aux fragiles ailes.
Dans ce vitrail où baignait mon regard,
Se reflétait cette histoire des plus belles.

Pour ces doux moments de grâce,
Pour ces instants de bonheur pur,
J’entamai donc une longue brasse,
Vers l’intouchable horizon de l’azur.

Aime Ô Courant sur Facebook !

Abonne-toi à Ô Courant !

Abonne-toi à la balado de Ô Courant !