Lettre ouverte de Félix Ouellet, étudiant au Cégep à Terrebonne et citoyen engagé
La destruction de la maison Boileau à Chambly en novembre et la quasi-destruction, arrêtée de justesse, du Monastère Notre-Dame-du-Rosaire à Berthierville, il y a à peine quelques jours, soulèvent des questionnements fondamentaux sur l’avenir de notre patrimoine bâti, et la place qu’on lui accorde.
Le Québec, c’est de notoriété publique, est une société, somme toute, récente. Le patrimoine bâti québécois, logiquement, est lui aussi assez récent. Nous ne disposons pas d’églises millénaires ni de rues sept fois centenaires, mais nous avons tout de même un patrimoine extrêmement riche. D’autant plus que la conquête et le régime anglais, qui en résultera, créeront une mixité de styles architecturaux qui, si je ne m’abuse, ne saurait être retrouvée nulle part ailleurs au monde.
Comment se fait-il que des pans de notre patrimoine soient menacés, négligés ou complètement abandonnés? Prenons comme exemple la première analyse panquébécoise sur réseau immobilier universitaire, datant de 2016, et qui nous apprenait que 73% des bâtiments appartenant à l’Université McGill, qui sont d’une grande valeur architecturale et patrimoniale, sont, soit en mauvais ou en très mauvais état. Même situation désastreuse à l’Université de Montréal, où se sont 64% des bâtiments qui sont en mauvais ou en très mauvais état.
Les bâtiments qu’ont bâtis nos aïeux n’ont rien de vieillot. Ils sont témoins des décennies qui sont passées et doivent voir celles qui sont à venir. Notre trace en Amérique du Nord est le résultat d’une singularité absolue, notre empreinte indélébile. Nous sommes, nous québécois et québécoises, c’est presque un cliché, les exceptions francophones d’une culture anglophone généralisée sur ce continent.
On parle de nationalisme et de fierté, la protection de notre patrimoine bâti doit en être une des composantes les plus actives. J’invite tous les citoyens préoccupés par la sauvegarde du passé, et nous plus nombreux qu’on puisse le penser, à porter attention aux dangers imminents qui menacent notre patrimoine bâti. Ne sacrifions rien puisque ce serait des pans de notre identité qui seraient sacrifiés.