Alors qu’on annonçait en juillet que l’humanité a épuisé les ressources de la planète pour 2018, il serait intéressant de parler des engagements environnementaux des différents partis politiques plus d’une fois par semaine.
Chronique de Kevin Philibert
Le 1er octobre, le gouvernement que nous élirons jouera un rôle important dans la lutte aux changements climatiques. Soit il ne fera rien de significatif, comme à l’habitude, soit il tentera de bousculer la tendance actuelle.
QUELS ENGAGEMENTS POUR QUELS PARTIS?
Au printemps 2018, 11 groupes environnementaux et citoyens parmi les plus influents au Québec se sont unis afin de demander aux partis politiques d’intégrer 23 propositions jugées essentielles en matière d’environnement, de transport et d’aménagement pour le Québec. Voici quelques exemples.
Voici un graphique qui illustre à combien de propositions les partis se sont montrés favorables, un bon indicateur de l’importance qu’ils accordent à l’environnement.
FINALEMENT, ON EST VRAIMENT CUITS
Bien que 48% des 18-34 ans trouvent que tous les partis politiques se ressemblent, il y a une rupture dans l’approche des partis à l’égard de cette guerre aux changements climatiques.
Le plus alarmant n’est pas de constater que deux partis sur quatre ne réalisent pas l’urgence d’agir et qu’un seul est prêt à prendre un virage «radical» (QS). Le plus alarmant est de constater que le gros dernier de ce sondage (CAQ) est en tête dans les intentions de vote, et que l’avant-dernier (PLQ) était au pouvoir.
«ÇA ME TENTAIT PAS»
L’abstentionnisme chez les jeunes électeurs québécois a toujours été présent, mais, depuis une trentaine d’années, les 18-34 ans votent de moins en moins. Le problème, c’est qu’on entend souvent dire que ça ne les intéresse pas ou que ça ne les rejoint pas. Pourtant, ça les concerne directement.
La lutte aux changements climatiques est l’un des plus grands mouvements collectifs de notre génération. Largement représenté par une jeunesse désirant changer les choses, mais aussi une jeunesse absente dans les urnes lors de la journée d’élection.
En tête des sondages, on se retrouve donc avec le seul parti à ne pas avoir un plan spécifique pour l’agriculture biologique et qui refuse de s’engager à atteindre un taux de protection d’au moins 10% des aires marines et 17% des aires terrestres.
VOTE SELON TES VALEURS
Mais pourquoi avoir un plan pour diminuer de 50% les gaz à effets de serre (GES) lorsqu’on peut avoir le transport en commun gratuitement? Philippe Couillard n’est peut-être pas un écologiste, mais il est très brillant. Il a visé juste, on est égoïste, on en veut toujours plus, pour soi. «Plus besoin de payer pour le bus, malade! C’est sûr que je vote libéral.» Sérieusement?
Si pour vous, élire un gouvernement favorable aux subventions des combustibles fossiles, qui n’interdit pas la construction d’infrastructure visant l’exploitation d’énergies fossiles sur le territoire du Québec, mais que celui-ci vous donne accès au transport en commun gratuitement est cohérent avec vos valeurs personnelles, alors pourquoi pas?
Cependant, si tous ceux ayant la cause environnementale à cœur se mobilisent et que cette mobilisation est à la hauteur des défis à relever, aucun des deux partis en tête présentement ne sortira gagnant le 1er octobre prochain.
Probablement que ça ne changerait rien, mais nous pourrions poursuivre notre bataille sans nous demander si notre gouvernement achètera un pipeline.
Photo de la une: Kevin Philibert.
Ô Courant 
