Une conférence sur la culture du viol a suscité l’intérêt d’une centaine d’étudiants du Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne le 7 avril à l’occasion de la semaine des Éveilleurs de conscience.
Par Catherine Blais | Arts, lettres et communication
La rencontre a rassemblé des étudiants qui voulaient s’informer sur la culture du viol et sur l’ampleur de ce problème au Québec. Les deux conférencières, Catherine Desgroseilliers et Roxane Duval, membres du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) ont exposé une présentation complète sur le sujet.
Plusieurs mères de famille ont confié leurs inquiétudes à l’égard de leur fille. Une attitude chaleureuse et rassurante de la part des intervenantes a su apaiser les craintes.

UN CONCEPT FÉMINISTE
La culture du viol est un terme utilisé pour la première fois dans les années 1970 par les féministes américaines. Le concept déculpabilise des attitudes et des actions amenant la société à tolérer, pardonner ou même permettre le viol ou autre type d’abus sexuel.
Les intervenantes du RQCALACS ont dénoncé plusieurs comportements issus de cette culture. «”Elle l’a un peu cherché” ou bien “ce n’est pas un vrai viol ça”, rajoute comme exemples Mme Duval. Il y a aussi le “il ne fallait pas boire en soirée”.» Ces phrases sont souvent utilisées selon elles.
SYSTÈME D’ÉDUCATION INCOMPLET
Une grosse partie du problème réside dans l’éducation des jeunes. «Ils s’éduquent avec la pornographie, dit Roxane Duval. Ils vont reproduire ce qu’ils voient dans le porno, ce sont des relations inégalitaires, ça entre exactement dans les stéréotypes sexuels.»
L’éducation scolaire sur la sexualité ne serait pas adéquate. Ce qui est en place présentement dans les écoles ne serait pas cohérent ni continu, «Ils ont un peu d’information par-ci par-là, mais il n’y a pas de suite, dit Catherine X. Il n’y a pas de fils conducteurs.»
L’un des participants trouve qu’il y a suffisamment de ressources dans le milieu scolaire pour dénoncer les agressions à caractère sexuel. «C’est seulement les personnes qui ne vont pas consulter les ressources qui ne sont pas au courant de l’existence de ces ressources», dit Kevin, un spectateur.
Cette réflexion montre une faille dans le système scolaire, un manque de visibilité pour les services d’aide aux victimes d’agressions sexuelles.