Ceux qui font les révolutions… : kaléidoscope d’idées

Voici des extraits de travaux d’étudiants de l’enseignant de philosophie Alain Houle à propos du film Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau

«Le peuple ne sait pas qu’il aime ce film, nous allons le lui apprendre», écrit Ludovic Roy, pastichant un slogan révolutionnaire peint par nos anarchistes sur un panneau-réclame : « Le peuple est malheureux mais il ne le sait pas; nous allons le lui apprendre…»

«[C’]est un film remarquable. Choquant, confrontant, mais remarquable. […] on peut sortir de son visionnement, épuisé, fatigué, outré, mais certainement pas indifférent. […] C’est le genre de film qui reste pris dans la tête que tu l’aies aimé ou non, que tu adores ou que tu détestes. Un film qui pousse les limites formelles du cinéma à l’extrême tout comme ses personnages extrémistes.  Un film audacieux qui ose aborder des sujets tabous au Québec.» C’est l’inverse d’un film muet. C’est un film qui te dit tout. Mais tout ce que tu ne veux pas entendre… (Ludovic Roy)

« Ce film m’a tellement déplu… qu’il m’a fallu une semaine pour me remettre de ce fléau cinématographique et j’en repère encore des lacunes dans mon intérieur.» (Jérémie Daoust)

«Ce film vient chercher chaque particule de notre âme en la fragilisant…» (Ariane Lévesque)

«C’est un film qui pousse à la réflexion extrême.» (Alyson Guy)

«Ce film m’a jeté à terre. J’ai été touchée par ce film intense en émotions. […] Je me suis reconnue dans certaines scènes dont celle du souper où le père  dit à sa fille qu’elle a toujours eu tout cuit dans le bec…» (Shanny St-Onge)

«Bref, on en sort soit exaspéré soit renversé, mais certainement pas blasé. […] Autrement dit, il éveille les consciences et pousse à la réflexion.» (Ariane Lévesque)

«Même en tant que Québécoise dite non «de souche» ce film choquant m’a fait réfléchir…»  (Pasline  Stiverne)

«Plusieurs ont dit que ce film était choquant et qu’il pouvait nous tourmenter, tel n’est pas mon cas. Malgré les moyens discutables employés par les personnages pour atteindre leurs fins, cela reste quelque chose de noble que de défendre ses idées.» (Camille Brossard)

«Je trouve que les personnages sont réalistes et représentent bien les jeunes ayant participé au Printemps érable. Ils sont diversifiés et marginaux, mais ils sont aussi semblables aux jeunes de notre entourage.» (Laurence Roberge)

L’IDENTITÉ QUÉBÉCOISE EN PANNE

«Le film met en évidence le choc culturel que les jeunes éprouvent envers une société québécoise qui n’a pas su affirmer son identité face au fédéralisme canadien. Ces jeunes sont enragés d’avoir grandi dans un sentiment de honte, de défaite et de lâcheté.» (Jérémy Dunn)

«Ce film démontre le manque d’identité québécoise de la jeune génération. Il dénonce le fait que le Québec souffre d’une amnésie récurrente où les gens sont embourbés dans un présent continuel sans avenir. […] Une des faiblesses de la société québécoise c’est cette incapacité à nommer les choses pour lesquelles il faut se battre.» (Blanche Hould)

«Je ne crois pas que l’identité du Québec se trouve dans le passé. Les Québécois doivent miser sur l’ouverture d’esprit et l’acceptation des autres cultures pour trouver leur identité.» (Amy Li Mei St-Laurent)

«Le peuple québécois est ouvert à toutes les cultures, les religions et les idéologies. C’est magnifique, mais on s’y perd trop facilement. Il reste crucial de se souvenir du but premier : la culture québécoise. Le Québec doit se souvenir.»  Comme le personnage de Karine qui, à la fin, s’immole par le feu, le Québec s’immole petit à petit chaque jour qu’il oublie son identité. Il brûle les pages de son Histoire…» (Mathilde Sergerie)

FAIRE TOMBER LES BARRIÈRES

La comédienne transgenre Gabrielle Tremblay, en a marqué plusieurs…

«Ce film m’a grandement conscientisée à son sujet.» (Émilie-Charlotte Beaudin-Masella)

«Un film pas évident… Pas évident la transsexualité exposée si librement, la révolution inachevée, la révolution tout court. Ce n’est pas évident d’écrire là-dessus…» (Ariane Lévesque)

Elle-même reconnaît qu’en jouant son propre rôle cela a fait tomber « tout plein de ses barrières.» À une époque où les frontières s’estompent, mais où le mur de Berlin est remplacé par le mur  souhaité entre les USA et le Mexique par Donald Trump, d’autres « barrières » sociales et psychologiques subsistent comme le fait remarquer Ludovic Roy : entre les noirs et les blancs, les homos, les trans et les hétéros, les catholiques et les musulmans qui en déduit que détruire ces barrières ferait progresser l’humanité et le Québec…

L’HÉRITAGE DU PRINTEMPS ÉRABLE

«Ce film porte un grand coup sur la révolte inachevée du Printemps érable.» (Shanny St-Onge)

LA QUESTION POLITIQUE QUÉBÉCOISE

«Anticolonialisme, anticapitalisme, antifédéralisme, dans ce film nous sommes dans l’extrême- gauche…» (Ariane Lévesque)

«Citant de glorieux révolutionnaires tels Rosa Luxembourg, Marx, Lénine et Hubert Aquin, nos 4 jeunes appuient leurs idéaux sur ces révolutionnaires …» (Sasha-Xavier Frigon)

«Le film dépeint un Québec qui n’arrive pas à mener ses révolutions jusqu’au bout. C’est ce qu’on a pu voir avec le Printemps érable ou les tentatives de révolution ratée d’Hubert Aquin et du Front de Libération du Québec. […] Le Québec ne s’est pas remis de la défaite amère des deux referendums. Mais sous cette défaite, se cache l’espoir… peut-être serons-nous en meilleure position pour affronter le prochain épisode de notre libération.» (L. Roy)

FAUT-IL MOURIR POUR DES IDÉES?

«Cette grande colère qui anime les 4 personnages mène le Québec à sa perte. J’y vois un suicide collectif dans lequel ou perd notre culture, dans lequel on se perd comme peuple …» (Mathilde Sergerie)

«On ne peut pas reprocher à nos rebelles de rester les bras croisés…» (Pasline Stiverne)

«Ce film démontre bien que les personnages ont couru à leur perte en voulant révolutionner le monde de façon extrême.» (Marie-Pier Côté)

«Les protagonistes, selon moi, ne s’y prennent pas bien dans ce combat interminable. Se priver du bonheur et de la vie pour ses idéaux est se vouer soi-même à l’échec.» (Sasha-Xavier Frigon)

«Nous ne sommes donc pas libres jusqu’à ce que nous décidons réellement de l’être et de changer les choses.» (Camille Mallozzi)

«La fin ne peut justifier les moyens. Une société qui perd cet intérêt envers la sécurité, la non-violence, la collectivité, l’entraide et le respect est une société qui perd son histoire et son identité.» (Myriam Desmeules)

«La fin du film laisse présager un espoir, quand l’une des protagonistes du groupe enlève les morceaux de carton qui obstruaient les fenêtres de leur appartement.» (Richer Francoeur)

«La génération Y est prête à confronter et à se démener pour faire valoir ses idéaux.» (Anonyme)

«Ce film est une révolution en soi et vient déconstruire les bases du cinéma pour provoquer le spectateur et lui faire vivre une nouvelle expérience. À lui maintenant de choisir s’il apprécie le changement ou s’il préfère poursuivre dans une conformité s’éloignant des révolutions.» (Étienne Bonenfant)

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