Le réseau de la santé ne sera pas prêt à soigner les baby-boomers lanaudois

Les infrastructures de Lanaudière sont prêtes à accueillir la population vieillissante, qui aura de plus en plus besoin de lieux adaptés, mais ce n’est pas le cas pour le système de santé.

Par Amelya Garcia | Arts, lettres et communication

La région de Lanaudière est l’une des régions les plus touchées par le vieillissement de la population québécoise. Les enfants nés du baby-boom atteignent l’âge de la retraite. Le nombre de 65 ans et plus augmentera de 150% au cours des 10 prochaines années. La population des aînés doublera pour atteindre 135 000 personnes en 2026 dans Lanaudière.

À partir de 2017, le système de santé de la région subira une énorme pression. «On est inquiets, affirme le directeur général du Centre de communication santé des Laurentides et de Lanaudière, Yannick Tourigny. C’est une préoccupation de niveau national. Ce sera difficile de répondre à la demande croissante.»

Les baby-boomers décident de rester en banlieue pour être près de leurs enfants. C’est le cas de Johanne Lamarche, qui a choisi de demeurer à Lanaudière pour être près de sa fille Sabrina. (Photo: Amélya Garcia)
Les baby-boomers décident de rester en banlieue pour être près de leurs enfants. C’est le cas de Johanne Lamarche, qui a choisi de demeurer à Lanaudière pour être près de sa fille Sabrina. (Photo: Amélya Garcia)

Des travaux sont en processus pour améliorer de nombreux aspects du système de santé tels que le service ambulancier. Le projet visant à détourner des appels moins urgents par des systèmes de transports alternatifs est en branle.

«Il est évident que des changements sont nécessaires dans les prochaines années, dit le directeur général du Centre de communication de la santé des Laurentides et de Lanaudière. Si demain matin tout le monde vieillissait d’un seul coup, il y aurait rupture de services.»

Vivre en banlieue

Alors que la banlieue était auparavant un lieu où élever ses enfants, elle permet maintenant d’y passer ses vieux jours. En plus des Lanaudois qui restent dans la région, de nombreux Montréalais décident de quitter la ville pour venir habiter à Lanaudière pour leur retraite.

«J’aime beaucoup la ville de Terrebonne, dit Johanne Lamarche, une baby-boomer souhaitant rester à Lanaudière après sa retraite. Tout est à proximité et on ne peut pas souhaiter mieux comme tranquillité.» Les services requis à un âge avancé y sont très présents, explique Mme Lamarche.

«La volonté d’être près des petits-enfants joue beaucoup sur le désir des personnes âgées à rester dans la région, explique la coordonnatrice au développement économique de la ville de Terrebonne Kate Primeau. Je pense sincèrement que la qualité de vie offerte ici fait pencher la balance. Nos infrastructures et nos services, en général, favorisent la rétention des aînés.»

Elle estime que la ville de Terrebonne est conscientisée au vieillissement de la population. De plus, avec les nouveaux projets immobiliers comme Urbanova, Angora et Montfort, elle est persuadée que Lanaudière est prête à recevoir l’afflux des 65 ans et plus dans les prochaines années. Ce sont des milliers d’unités de vie qui seront ajoutées à Lanaudière. Le site immobilier de Montfort constituera à lui seul plus de 15 000 unités.

Une population confiante par rapport à l’avenir

La population de Lanaudière se sent en confiance par rapport à l’idée de vieillir dans la région. «Si je devais vivre dans une résidence dans le futur, je ne serais pas inquiète», explique la baby-boomer Johanne Lamarche.

Il y a présentement de longues listes d’attentes pour être admis dans une résidence pour aînés ou dans un Centre de soins à longue durée (CHSLD). La crainte que la demande dépasse encore plus l’offre n’est pourtant pas présente dans l’esprit des Lanaudois ou conseillers de résidences de personnes âgées. «Des résidences seront construites dans le futur par le Groupe Maurice dans la région, affirme Lise Desjardins, conseillère à la résidence pour aînés Le Notre-Dame. Beaucoup d’autres entreprises construisent aussi des complexes pour personnes âgées. Je suis certaine qu’il y aura assez de place sur le marché pour accueillir les baby-boomers. Donc, ça ne m’inquiète pas.»

Statistiques Canada (Recensement de 2011)
Statistiques Canada (Recensement de 2011)

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