Dans leur tout nouveau projet de 2022, nommé Diversité, Inclusion, Publicité, la Fédération des femmes du Québec se donne comme mission de dénoncer l’hypersexualisation dans les médias.
Par Annabelle Poulin | Arts, lettres et communication
Dans l’intention d’aider à l’amélioration de la problématique la Fédération des femmes au Québec a développé une trousse d’animation qui présente un cheminement à la dénonciation des publicités sexistes. Ce projet est formé d’ateliers d’écoute, d’écriture et de vidéo. Les intervenants ont comme mission de cerner et de trouver les contenus discriminatoires et les contenus hypersexualisés. Proposer ensuite des solutions de changement et dénoncer.
Cette trousse s’adresse aux professionnels et aux créateurs des publicités dans le but d’obtenir une sensibilisation et une aide collective. D’un autre côté, ce projet s’adresse aux jeunes afin d’avoir leur point de vue et leur en apprendre plus sur certains termes comme le pinkwashing,queerbaiting ou le greenwashing.



RÉSULTATS REMARQUÉS
Les membres de l’organisme ont remarqué une augmentation des critiques sur le phénomène de l’hypersexualisation présent dans les publicités depuis la publication de cette trousse. «Les publicités crées de fausses représentations à l’aide de méthodes comme le pinkwashing ou encore le queerbaiting qui utilisent la communauté LGBTQ+ afin d’attirer un plus grand public sans nécessairement avoir un fond, affirme Andréann Lahaie, membre de l’organisation féminine Y des femmes.»
Le greenwashing signifie la fausse représentation environnementale. L’environnement, un enjeu très actuel, est utilisé par certains créateurs de contenu pour attirer ou faire croire aux publics que de bonnes actions sont faites s’il encourage cette publicité.
Selon un guide du Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de Rimouski, environ 70 % du contenu du Web concerne le sexe ou est lié à la sexualité. Le phénomène de l’hypersexualisation a pris de l’envergure au moment où les images provocantes et à caractère sexuel sont devenues la principale manière de vente en Amérique.
RÉPERCUSSIONS INÉVITABLES
Les conséquences de l’hypersexualisation dans les publicités touchent énormément les citoyens et plus particulièrement les femmes. L’image véhiculée aux jeunes femmes crée une compétition entre elles d’être l’idéal de beauté. Cela peut affecter leur confiance en soi. Ce phénomène encourage le développement de problèmes mentaux et alimentaires comme l’anorexie et la boulimie.
Étudiante à l’UQAM, Alexia Roy a souffert de boulimie en se comparant aux images livrées par notre société. «J’avais l’impression de voir quelqu’un d’autre au reflet du miroir», affirme-t-elle.
À la suite d’une étude provenant du guide sur l’hypersexualisation, depuis 1987, les hospitalisations pour des troubles de l’alimentation dans les hôpitaux généraux ont augmenté de 34 % chez les filles de moins de 15 ans et de 29 % chez les jeunes femmes de 15 à 24 ans, selon une étude du Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de Rimouski.
«L’hypersexualisation valorise le paraître aux dépens de l’être ; l’avoir plutôt que le savoir», explique la sexologue et membre de la Fédération des femmes du Québec, Rachel Baril. Elle influence l’estime personnelle et encourage la compétition de l’idéal féminin entre les femmes. Intervenir à l’encontre du phénomène de l’hypersexualisation est un enjeu de société qui concerne les enfants, les adolescents et les adultes.