Les Québécois croient que la qualité de l’information s’appauvrit

Près des deux tiers des Québécois croit que la qualité de l’information dans les médias s’appauvrit, selon un sondage paru en octobre du Centre d’études sur les médias de l’Université Laval.

Par Cédrick Bordeleau | Arts, lettres et communication

Le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Michaël Nguyen, affirme que cette statistique n’est pas la pire qu’il ait vue. Selon lui, «c’est quelque chose qui est relativement stable, dans les années précédentes, on frôle les 60, 70, 80%». Cela permet de remettre en contexte la statistique et revoir comment la perception publique de la qualité de l’information est si peu favorable même en reculant dans le temps. 

Cette problématique est la faute à «certains groupes minoritaires, mais ultras vocaux, explique Michaël Nguyen. Qui font tout pour saper la confiance du public.» Les efforts de ces groupes sont une entrave à la distribution d’information de qualité et il s’agit d’un combat sur plusieurs fronts pour la FPJQ.

D’après un sondage, près du deux tiers des Québécois font peu confiance à la qualité de l’information dans les médias. Photo: Olivier Zuida Le Devoir.

MÉDIA D’INFORMATION VS SOURCE D’INFORMATION

Cette réflexion est corroborée par le journaliste Pierre Saint-Arnaud, qui a écrit au sujet de l’étude en mars, pour La Presse canadienne. Selon lui, «avec la montée des réseaux sociaux, […] tous les contenus sont présentés à valeurs égales [par les plateformes]». Il continue en affirmant que «le public ne saisit pas toujours la différence entre ce qui est un média d’information 一 [où les journalistes répondent à des critères de déontologie] 一 et d’autres sources d’information dont la fiabilité est variable». 

Ce genre de confusion de la part du public contribue à troubler cette perception de la qualité de l’information. Avec la montée du pseudojournalisme et la multiplication des sources, les nouvelles de qualité se perdent dans une marée d’articles douteux. 

De plus en plus de gens obtiennent leurs nouvelles depuis une plateforme qui ne s’apparente pas aux médias d’information. Photo: Pxhere.com

MONTÉE DU PSEUDOJOURNALISME

Dans un article publié le 15 janvier 2014, le magazine Touki Montréal explore la force avec laquelle le pseudojournalisme peut ternir l’image des médias. Le pseudojournalisme se définit par une pratique du journalisme hors d’un code de déontologie stricte tel celui de la FPJQ.

Dans un article publié par Le Devoir le 23 février 2009 par Paul Cauchon, recensant un sondage SOM, on apprend que près de la moitié (46%) du groupe des 25 à 34 ans s’informe d’abord via internet. Ce genre de comportement permet à n’importe qui de publier n’importe quoi, et ce, en ayant accès à un grand lectorat. D’où les groupes ultras vocaux mentionnés par Michaël Nguyen. 

MULTIPLICATION DES SOURCES

Un autre problème engendrant la perte de confiance du public est la multiplication des sources. La montée des réseaux sociaux met plusieurs sources d’information au même niveau et les forces à se battre pour l’attention du public. «Il y a eu quelques ajouts de médias sur le web, dit Pierre Saint-Arnaud, dont plusieurs ont cherché leur profit dans le sensationnalisme.»

Une piste de solution pour augmenter la confiance du public envers la qualité de l’information dans les médias passe simplement par une éducation aux médias qui commence tôt et se poursuit, selon Pierre Saint-Arnaud. Il y aurait ainsi moyen de développer un meilleur esprit critique chez les lecteurs. 

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