Plus de la moitié des personnes handicapées du Québec ne sont pas actives sur le marché du travail. En 2017, Emploi-Québec a proposé le Contrat d’intégration au travail et le Programme de subventions aux entreprises adaptées pour encourager les personnes handicapées.
Un texte de Frédérique Bélanger-Allaire
Malgré les bons commentaires de certains employeurs concernant la qualité du travail des personnes handicapées, plusieurs d’entre elles ne se sentent pas à l’aise et mal outillées face à l’embauche, l’intégration et le maintien en emploi de ces personnes différentes. C’est pourquoi, le Conseil du patronat du Québec (CPQ), le Regroupement des organismes spécialisés pour l’emploi des personnes handicapées (ROSEPH) et le Centre de recherche pour l’inclusion scolaire et professionnelle des personnes en situation de handicap (CRISPESH) ont décidé de développer une formation pour les employeurs afin qu’ils soient en mesure d’embaucher des personnes en situation de handicap.
« Ils apportent un équilibre dans une équipe, ce sont des perles rares », dit Sandy Lalonde, propriétaire du Croquignolet, ayant engagé deux personnes handicapées dans son équipe.
En effet, le taux de chômage au Québec est de 5,4% chez les personnes n’ayant pas de handicap contre 13% chez celles ayant un handicap. En 2018, 45% des personnes handicapées âgées de 15 à 64 ans sont actives sur le marché du travail. Bien que ce nombre ait augmenté de 6% depuis 2012, il en demeure que plus de la moitié des personnes avec incapacités n’ont pas encore d’emploi. En 2012, la majorité de ces personnes occupaient un emploi à temps plein dans une entreprise ayant moins de 100 employés. Aujourd’hui, on retrouve ces personnes dans presque tous les métiers.
« C’est une main-d’œuvre disponible qu’on devrait utiliser plus. Une fois qu’on casse la mentalité selon laquelle ils ne sont pas capables de travailler, la grande majorité des employeurs avec qui on fait affaire nous rappellent pour en avoir d’autres », explique le président du Regroupement des organismes spécialisés pour l’emploi des personnes handicapées (ROSEPH).
Les employeurs ont l’obligation d’accommoder raisonnablement pour cesser toutes formes de discrimination. Cet accommodement oblige employeurs et fournisseurs à rechercher des solutions afin que les employés, clients et tout autre bénéficiaire puissent exercer leurs droits en tout temps. Au début du mois d’avril 2018, la multinationale Walmart a annoncé qu’elle mettrait fin au Programme d’intégration en emploi des handicapés. Ces paroles ont créé une réaction énorme au sein de la population. Plus tard, Walmart a présenté ses excuses en mentionnant que son intention avaient mal été comprise. Cette polémique eu son impact dans le dossier de l’intégration des handicapés dans un environnement professionnel.
« Le travail est l’un des aspects les plus fondamentaux de la vie d’une personne, un moyen […] de jouer un rôle utile dans la société. L’emploi est une composante essentielle du sens de l’identité d’une personne, de sa valorisation et de son bien-être sur le plan émotionnel », affirme la Cour suprême du Canada en donnant son opinion sur la situation conflictuelle de Walmart.
En plus des différentes lois sur les droits des handicapés, le Gouvernement du Québec a mis en place plusieurs programmes dans différents domaines pour favoriser l’intégration des handicapés. Si la tendance se maintient, le nombre d’employés handicapés va continuer d’augmenter au fil des année.