Le 8 mai dernier, élèves, enseignants et quelques membres de la direction étaient réunis pour discuter avec l’un des plus importants cinéastes de notre histoire : Denys Arcand. Ce dernier a répondu généreusement aux questions des étudiants du cours «Cinéma d’ici».
Par Symon Nestoruk | Arts, lettres et communication

Lorsque questionné à propos de ces méthodes d’écriture, le scénariste en a surpris plus d’un en mentionnant qu’il n’y a pas de «truc magique» pour obtenir de l’inspiration. La clé, c’est le travail acharné et dévoué. Pour lui, une bonne journée d’écriture se fait entre 9h et 13h, chez lui, sans aucune distraction. Il répète cette routine, jour après jour, jusqu’à ce que l’œuvre soit terminée.
Le réalisateur a aussi fait part de sa vision de la création au sein de la société québécoise, une opinion rarement entendue. «Le Québec est un pays où il ne se passe rien, a-t-il dit. En surface, ça bouillonne avec tout ce qui est manifestations, corruption et autres sujets d’actualité, mais autour du noyau, rien ne change. Les saisons passent et la routine québécoise tourne en rond depuis longtemps. C’est pour ça qu’il est difficile de faire des films au Québec, rien ne se passe.»
Plusieurs sujets enrichissants ont été abordés. Il a même été question des mauvaises critiques à propos de son dernier film, Le règne de la beauté. M. Arcand a expliqué qu’il ne lisait tout simplement pas les critiques. À son âge, il considère qu’elles n’ont plus d’importance. On lui en parle brièvement, mais il ne voit pas la pertinence de les lire. «Qu’elles soient positives ou négatives, je suis rarement en accord avec les critiques, car ils ne savent généralement pas de quoi ils parlent», a-t-il mentionné.
L’immense privilège de pouvoir discuter de cinéma avec Denys Arcand a été apprécié de tous. L’ouverture et l’honnêteté de ses propos ont fait de cette conférence une rencontre signifiante dans le parcours collégial des finissants en Arts et Lettres.
Mention spéciale pour remercier Stéphanie Veillet, enseignante du cours de «Cinéma d’ici» au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne, pour avoir orchestré cet inoubliable rendez-vous.