Quel futur pour la voiture à hydrogène?

Le gouvernement du Québec compte ajouter 50 Toyota Mirai voiture à hydrogène à sa flotte et se prépare à investir des millions dans une technologie qui s’annonce déjà être un flop total.

Par Léo Gagnon

C’est le ministre de l’Énergie et des ressources naturelles, Pierre Moreau, qui en a fait l’annonce lors du Salon de l’auto de Montréal. En plus d’acquérir ces voitures, Québec investira dans l’implantation de stations à hydrogène.

Avant de dépenser l’argent des contribuables, peut-être devrait-on se demander si cette technologie a réellement un avenir alors qu’en parallèle les voitures électriques se développent à grande vitesse.

TECHNOLOGIE PEU PRATIQUE

La popularisation de ces voitures nécessite le développement d’un réseau de stations de ravitaillement à hydrogène, tout comme pour les stations à essence. Le Québec part de loin, alors qu’il n’y a actuellement que deux stations à hydrogène dans la province.

Il ne sera aucunement pratique pour un particulier de se promener dans une de ces voitures avant bien longtemps, du moins. Un trajet spécial serait nécessaire pour chaque plein d’hydrogène, c’est à dire à chaque… 480 km.

Une voiture à essence a sensiblement la même autonomie, c’est donc dire que les pleins se font à la même fréquence. La différence, c’est qu’il y a 1500 fois plus de stations d’essence que de stations à hydrogène.

Quant aux voitures électriques, les principaux modèles ont autours de 200 km d’autonomie, mais peuvent être rechargés à domicile chaque fois qu’ils ne sont pas utilisés.

TECHNOLOGIE COÛTEUSE

Chaque station à hydrogène coûterait jusqu’à 2 M$. Pour une quantité de stations décente, soit 1 par 5000 habitants (1,8 pour les stations à essence), il faudrait en créer 1600. Avec 2 M$, on peut se payer une trentaine de bornes électriques à chargement rapide, qui rechargent une voiture électrique à 80% en 30 minutes.

Si Toyota croit tant en cette technologie, pourquoi la compagnie n’investit-elle pas dans le développement d’un réseau de stations?

L’hydrogène n’est pas non plus un choix très intéressant pour le portefeuille des conducteurs. La Toyota Mirai se détaillera autour de 70 000$ CAD (57 000$ US). Pour 25 000$ de moins, on peut avoir une Tesla modèle 3, entièrement électrique, qui développe 350 km d’autonomie et qui peut être rechargée à domicile, sans avoir à courir une station à hydrogène.

Pour ce qui est des «pleins», celui d’une voiture à hydrogène coûte 70$ pour 500 km, encore une fois un prix semblable aux voitures à essence. Pour 70$, une voiture électrique qui consomme de façon pessimiste (20kwh/100km) parcourt 3400 km.

POURQUOI ?

Alors ma question est pourquoi? Que nous apporte cette technologie pour justifier de telles dépenses? Pourquoi nous lancer dans le développement d’un réseau à hydrogène complexe et coûteux alors que l’électricité est déjà à nos portes? Les faits sont là. En plus, le gouvernement avait déjà tenté la même popularisation de l’hydrogène en 2009, sans succès. Pourquoi recommencer?

À la vue de ces faits, il y a des questions à se poser sur les techniques de lobbying utilisées par Toyota pour convaincre le gouvernement du Québec à investir l’argent de ses contribuables.

Le mieux est donc de prier nos dirigeants de bien vouloir faire une réflexion et de garder cet argent pour une technologie qui, elle, aura un futur: les voitures électriques. En ce sens, la Ville de Terrebonne donne l’exemple en se munissant cette semaine de son premier véhicule électrique.

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Une réflexion sur “Quel futur pour la voiture à hydrogène?

  1. Analyse simple et excellente. Bravo. Rien à redire, sinon que notre gouvernement français est en train de faire la même bêtise sous la houlette de Hulot.

    Ce sera encore une belle gabegie.

    Amitiés de l’outre atlantique!

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