Les élèves en difficulté abandonnés plus que jamais

Les commissions scolaires des Affluents et des Samares ont perdu des milliers de dollars en subvention depuis 2014, en plus de se voir couper des postes de professionnels. Les élèves en difficulté sont donc laissés à eux même.

Par Diana Giasson-Plourde | Arts, lettres et communication

Le gouvernement provincial a adopté des compressions plus grandes qu’auparavant. Les écoles secondaires ont été particulièrement touchées.

Les élèves en difficultés sont les plus affectés. Ils sont au cœur de l’éducation et les compressions ont des impacts directs sur leurs réussites et sur leur futur.

L’orthopédagogue de la commission scolaire des Affluents Nathalie Perreault, travaillant à son bureau. (Photo: Diana Giasson-Plourde)
L’orthopédagogue de la commission scolaire des Affluents Nathalie Perreault travaillant à son bureau. (Photo: Diana Giasson-Plourde)

LES ÉLÈVES

Plusieurs services sont retirés aux élèves: l’aide aux devoirs, la disponibilité des enseignants ainsi que le recours aux services pédagogiques (orthopédagogues, psychoéducateurs, techniciens en éducation spécialisés, etc.).

Les élèves en difficulté d’apprentissage ou possédant tout autre trouble doivent trouver d’autres ressources pour les aider. Seuls ceux atteints de troubles sévères peuvent compter sur de l’aide.

L’étudiante à l’école secondaire Armand-Corbeil, Aimy Pellerin, se sent délaissée quelques fois par les services professionnels et doit apprendre à se débrouiller par elle-même. «J’ai remarqué que l’attente pour avoir de l’aide est vraiment longue depuis que les compressions budgétaires ont été adoptées», affirme-t-elle.

LES PROFESSIONNELS

Des dizaines de postes professionnels ont été supprimés. Le personnel en fonction voit ses conditions de travail se détériorer. Le service aux élèves se voit affecté par ces mauvaises conditions de travail. «On peut donner un service moins détaillé ou moins précis à chacun des élèves, dit l’orthopédagogue de la commission scolaire des Affluents, Nathalie Perreault. Également, on peut rencontrer moins d’élèves, ce qui a pour effet qu’on peut aller moins en prévention auprès des élèves.»

Les enseignants voient leurs charges de travail augmenter dû à l’ajout d’élèves en difficulté d’apprentissage dans leurs classes. Le service donné à chacun des élèves est donc diminué. «Je suis une psychoéducatrice pour 1500 jeunes et dans d’autres écoles il peut y avoir deux ou trois psychoéducateurs pour le même nombre d’élèves, dit la psychoéducatrice de la commission scolaire des Affluents Marilou Lapointe. On priorise, c’est ceux qui sont en danger et qui ont les besoins les plus urgents qui sont priorisés.»

LE FUTUR

L’avenir des services professionnels offerts aux élèves en difficulté d’apprentissage reste encore incertain. Les élèves devront de plus en plus se débrouiller par eux-mêmes si le gouvernement continue ses compressions.

«S’il n’y a pas de changement, l’avenir [ne se dirige] pas pour être très rose, déclare l’orthopédagogue, émotive. Comme on [ne] peut pas donner le meilleur service, parce qu’on a trop d’élèves à rencontrer, j’entrevois un avenir pas très facile.»

Les postes professionnels sont également sujets à des questionnements quant à leur futur au sein du système d’éducation secondaire. «Il y a une rumeur qui court que probablement les psychoéducateurs seraient enlevés des écoles pour former des cellules pour aller répondre aux besoins des écoles de façon spécifique, affirme la psychoéducatrice. J’ose espérer qu’on va rester présents dans les écoles.»

La présence des professionnels à l’école reste le meilleur moyen de venir en aide aux jeunes. Les professionnels partagent leur vécu avec leurs élèves et deviennent des figures signifiantes pour eux.

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